CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juin 18

Par-Donner !

Lectures du lundi 19 juin 2023

«Dans les détresses, les difficultés, les angoisses, (…) [nous nous recommandons] par la patience et la bonté, la sainteté de l’esprit et la sincérité de l’amour.» (2 Co 4.6)

La richesse de la miséricorde de Dieu, c’est le pardon. La liturgie du jour va nous inviter à pardonner, même à ceux qui nous traitent injustement. C’est une des conditions pour obtenir le pardon de Dieu. Dans le mot “pardonner”, il y a le mot “donner”. Pour celui qui veut vivre avec le Christ, donner sa vie se traduit concrètement, par le don de son temps.

Au peuple qui est rassemblé sur la montagne, Jésus enseigne une justice nouvelle selon une perspective contraire à la simple raison : au lieu de riposter au méchant, au lieu de se barricader puis d’amorcer une offensive, laisser la porte ouverte et ne pas répliquer. Plus encore, céder à qui demande et lui en redonner plus que ce qu’il exige.

Jésus est-il conscient de la réalité humaine en nous proposant cette attitude quasi suicidaire ? N’est-ce pas là un signe de faiblesse que de ne pas répliquer, du masochisme que de tendre l’autre joue ? Jésus renverse les perspectives en prétendant que c’est plutôt la loi du talion qui constitue notre «talon d’Achille ». Elle est là, notre faiblesse, en répliquant instinctivement à qui nous fait du mal. Car cela ne règle absolument rien et détourne l’être humain de sa dignité et de sa capacité d’aimer vraiment par l’établissement de relations ouvertes à la réconciliation.

Les récents conflits politiques et idéologiques nous montrent que la réplique est loin d’être garante du rétablissement de la paix. Au contraire, la riposte attise toujours plus de haine et de vengeance. En fait, ne pas répliquer ne constitue pas toujours un signe d’inaction, ni la manifestation d’une certaine résignation. Il peut s’agir plutôt de la démonstration d’une extraordinaire force de caractère de laquelle surgit la miséricorde. En mettant en pratique cette page d’Évangile, peut-être prendrons-nous conscience que notre véritable faiblesse c’est de ne pas croire que la miséricorde et la confiance finiront toujours par avoir le dessus sur la haine et la peur.

2 Co 6, 1-10 / Mt 5, 38-42