La Parole de Dieu ne nous invite pas à la peur, mais à la lucidité. Le Christ ne cherche pas à effrayer, mais à éclairer : il appelle chacun de nous à une vigilance intérieure profonde, pour déraciner le mal là où il commence — dans le cœur.
Une lecture qui bouscule nos représentations
Avez-vous déjà observé cette tendance à diviser Dieu en deux à partir de ce qu’en dit la Bible ?
D’un côté, un Dieu dur, vengeur, presque implacable qu’on associerait à l’Ancien Testament. De l’autre, un Dieu doux, compatissant, révélé par Jésus dans les Évangiles. Et pourtant, les lectures de ce jour nous déstabilisent : c’est Jésus lui-même qui, dans l’Évangile, tient des propos d’une radicalité extrême.
« Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le… » (Mt 5, 29)
Faut-il entendre cela littéralement ? Non. Mais le langage fort de Jésus met en lumière une vérité centrale : c’est dans notre cœur que le mal commence, bien avant d’être visible dans nos gestes.
Une pédagogie qui responsabilise
À son époque, la société patriarcale faisait souvent porter la faute de l’adultère sur la femme.
Jésus inverse cette logique. Il dénonce la convoitise de celui qui regarde, l’intention de celui qui convoite. Il ne s’agit pas de condamner des femmes — mais d’appeler les hommes à une conversion du regard et du cœur.
Le Christ n’est pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir en lui donnant toute sa profondeur : non plus simplement des règles à suivre, mais une transformation intérieure, un changement de cœur.
Et nous aujourd’hui ?
Ce texte nous invite à ne pas minimiser ce qui, en nous, peut devenir destructeur : convoitise, jugement, dureté, égoïsme. Il ne s’agit pas de vivre dans la peur ou dans la culpabilité, mais dans une conscience claire de notre responsabilité.
Comme l’écrit saint Paul, « cette puissance vient de Dieu, et non de nous » (2 Co 4,7).
C’est donc avec l’aide de l’Esprit que nous pouvons nous relever, être pardonnés, et progresser dans le chemin de liberté et d’amour.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Tu connais la fragilité de nos regards, de nos désirs, de notre cœur.
Aide-nous à accueillir ta lumière,
non pas pour nous juger,
mais pour mieux aimer.
Toi qui viens guérir les cœurs blessés,
donne-nous le courage de choisir la vérité et la miséricorde.
Amen.
Références bibliques
- 2 Co 4, 7-15
- Mt 5, 27-32
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu ne commettras pas d’adultère.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Si ton œil droit entraîne ta chute,
arrache-le et jette-le loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la et jette-la loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
Il a été dit également :
Si quelqu’un renvoie sa femme,
qu’il lui donne un acte de répudiation.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui renvoie sa femme,
sauf en cas d’union illégitime,
la pousse à l’adultère ;
et si quelqu’un épouse une femme renvoyée,
il est adultère. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 13 juin 2025.
Pour méditer
- Suis-je conscient des racines invisibles de mes actes ?
- Quel regard est-ce que je porte sur l’autre ? Est-il libre, ou possessif ?
- Que puis-je déraciner dans mon cœur, avec la force de l’Esprit ?
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