Aujourd’hui, l’évangile nous plonge dans une scène bouleversante : un repas chez un pharisien, Simon, où tout semble codifié, jusqu’à ce qu’une femme surgisse. Une « pécheresse », connue de tous, fait irruption, brise les convenances et se jette aux pieds de Jésus. Ce geste dérange, choque, mais il devient lieu de révélation. Car cette femme, dans ses larmes et son parfum versé, dévoile ce que signifie l’“onction du repentir” : une foi incarnée, une confiance totale, un amour débordant.
Une foi qui touche le cœur de Dieu
Dans l’évangile de Luc (7, 36-50), tout se joue en silence, puis dans le regard perçant de Jésus : « Tu vois cette femme ? » demande-t-il à Simon. Tandis que ce dernier juge, Jésus contemple l’amour. Il souligne que c’est à celui à qui il est beaucoup pardonné, qu’il est donné d’aimer plus. Cette parole fait voler en éclats les systèmes de mérite. Ce qui sauve, ce n’est ni le statut social, ni la réputation, mais la foi humble et l’amour débordant.
La femme pleure, essuie les pieds de Jésus avec ses cheveux, les embrasse et les oint de parfum. Geste fou ? Non. Geste prophétique. Elle reconnaît en Jésus le seul capable de la relever. Elle reçoit, non pas une leçon, mais la paix : « Va en paix. Ta foi t’a sauvée. »
Le portrait du serviteur selon Paul
La première lecture (1 Tm 4, 12-16) esquisse le visage de celui ou celle qui a reçu une mission dans l’Église.
Paul rappelle à Timothée la cohérence nécessaire entre les paroles et la vie, entre l’enseignement et la foi. Le ministère n’est pas un privilège, mais un service enraciné dans l’amour et la vérité. Cette même logique traverse l’évangile : Simon le pharisien parle bien, mais la pécheresse vit ce qu’elle croit.
Petitesse confiante et miséricorde reçue
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, ce texte nous recentre sur l’essentiel : l’humilité, la pauvreté de cœur, la vérité du repentir. L’Enfant de la crèche, si vulnérable, préfigure le Christ miséricordieux qui s’offre aux cœurs brisés.
Nous ne sommes pas sauvés par ce que nous avons accompli, mais par la place que nous laissons à la tendresse de Dieu. Aujourd’hui encore, la foi se dit en gestes simples mais sincères : des larmes, un baiser, un silence aimant.
Acceptons d’être, comme cette femme, des êtres touchés et relevés par la grâce. Entrons dans ce mouvement du pardon reçu et donné, avec un cœur libre, capable d’aimer et de faire confiance.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi qui lis dans le secret des cœurs,
Donne-nous la foi de la femme pécheresse,
Un cœur qui pleure, un amour qui ose,
Et la paix que tu donnes à ceux qui espèrent en toi.Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem,
Apprends-nous l’humilité et la vérité,
Et fais de nos vies un parfum d’amour pour ton Royaume.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui.
Jésus entra chez lui et prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse.
Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien,
elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.
Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds,
et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus.
Elle les essuyait avec ses cheveux,
les couvrait de baisers
et répandait sur eux le parfum.
En voyant cela,
le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même :
« Si cet homme était prophète,
il saurait qui est cette femme qui le touche,
et ce qu’elle est : une pécheresse. »
Jésus, prenant la parole, lui dit :
« Simon, j’ai quelque chose à te dire.
– Parle, Maître. »
Jésus reprit :
« Un créancier avait deux débiteurs ;
le premier lui devait cinq cents pièces d’argent,
l’autre cinquante.
Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser,
il en fit grâce à tous deux.
Lequel des deux l’aimera davantage ? »
Simon répondit :
« Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce
de la plus grande dette.
– Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme et dit à Simon :
« Tu vois cette femme ?
Je suis entré dans ta maison,
et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ;
elle, elle les a mouillés de ses larmes
et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m’as pas embrassé ;
elle, depuis qu’elle est entrée,
n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.
Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ;
elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
Voilà pourquoi je te le dis :
ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,
puisqu’elle a montré beaucoup d’amour.
Mais celui à qui on pardonne peu
montre peu d’amour. »
Il dit alors à la femme :
« Tes péchés sont pardonnés. »
Les convives se mirent à dire en eux-mêmes :
« Qui est cet homme,
qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Jésus dit alors à la femme :
« Ta foi t’a sauvée.
Va en paix ! »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 18 septembre 2025.
Références bibliques
- 1 Tm 4, 12-16
- Lc 7, 36-50
Pour méditer
- Suis-je capable de reconnaître ma vulnérabilité devant Dieu ?
- Quelles barrières sociales ou religieuses m’empêchent de vivre l’évangile de la miséricorde ?
- Comment vivre mon service dans l’Église comme une offrande intègre et humble ?
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