Jésus-Christ dépasse les conventions sociales de son époque pour faire de chaque personne — homme ou femme — un témoin vivant du Royaume de Dieu. L’évangile du jour nous ouvre à une Église plus fraternelle, plus fidèle à l’Esprit de Bethléem : humble, libre, universelle.
Témoins fidèles et généreuses
Saint Luc, attentif à la place des « petits » dans l’Évangile, nous rapporte que Jésus parcourt les villes et les villages pour annoncer la Bonne Nouvelle, entouré non seulement des Douze apôtres, mais aussi de plusieurs femmes disciples : Marie-Madeleine, Jeanne, Suzanne, et « beaucoup d’autres ».
Or, cela ne va pas de soi à l’époque. Un homme seul ne devait pas parler publiquement à une femme (cf. Jn 4, 27), encore moins voyager avec elles. Pourtant, Jésus ne se laisse pas contraindre par les normes sociales : il accueille, guérit, et élève celles que la société relègue à l’arrière-plan.
Ces femmes ne sont pas là comme spectatrices : elles suivent, elles servent, elles soutiennent la mission, matériellement et spirituellement. Elles sont de véritables apôtres, témoins fidèles et généreuses, disciples à part entière.
Garder la foi avec courage
Paul exhorte Timothée à garder la foi avec courage, dans un monde où l’enseignement du Christ est contredit par l’orgueil, l’avidité et les fausses doctrines. Il l’invite à « combattre le bon combat de la foi » (v.12), en menant une vie droite, humble et fidèle.
Ce portrait du disciple authentique fait écho à celui des femmes qui accompagnent Jésus : sans pouvoir, sans statut, mais pleines de foi et d’amour, elles incarnent cette lutte discrète, mais puissante, pour le Royaume.
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem
L’Évangile d’aujourd’hui reflète profondément la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, ce Dieu venu sans prestige, dans la pauvreté, pour relever les oubliés. Comme à la crèche, ce sont les petits, les humbles, les exclus qui entourent le Christ et reconnaissent sa lumière. Ces femmes disciples ne revendiquent pas leur place, elles la vivent. Comme Marie à Bethléem, elles sont présentes dans l’ombre, mais essentielles à la lumière. C’est là que s’exprime l’amour vrai : discret, humble, efficace. Un amour qui construit l’Église.
Bethléem, c’est la grâce d’un monde où la hiérarchie s’inverse, où l’on suit non pas par pouvoir, mais par service, où l’on appartient à la communauté de Jésus non par fonction, mais par fidélité du cœur.
Nous aussi, aujourd’hui, ne restons pas enfermés dans les mœurs de notre époque — dans les stéréotypes, les exclusions, ou les oppositions de rôles. Suivre Jésus, c’est oser construire dès ici-bas une Église où chacun et chacune a une place, quelle que soit son histoire ou sa condition.
Engageons-nous, à l’image de ces femmes, avec foi, discrétion et force, pour le service du Royaume. Et gardons en mémoire que le vrai combat de la foi se joue dans la fidélité du quotidien, dans les gestes simples qui font exister la Bonne Nouvelle.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi qui as accueilli sans exclusion les femmes et les hommes,
Donne-nous de bâtir une Église selon ton cœur.Dans l’esprit de Bethléem,
Fais de nous des artisans d’unité,
Des serviteurs joyeux,
Des témoins fidèles.Et que chacun, quelle que soit sa condition,
Puisse entendre qu’il est appelé à marcher avec Toi,
Sur le chemin du Royaume.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages,
proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu.
Les Douze l’accompagnaient,
ainsi que des femmes
qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais :
Marie, appelée Madeleine,
de laquelle étaient sortis sept démons,
Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode,
Suzanne, et beaucoup d’autres,
qui les servaient en prenant sur leurs ressources.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 19 septembre 2025.
Références bibliques
- 1 Tm 6, 2c-12
- Lc 8, 1-3
Pour méditer
- Quelle place accordons-nous aux plus humbles dans nos communautés ?
- Sommes-nous encore prisonniers de certaines mentalités ?
- Comment vivre aujourd’hui une foi qui unit, au-delà des rôles et des catégories ?
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