Nous célébrons aujourd’hui la solennité de Saint Nicolas de Fluë, ermite, mystique et artisan de paix. Loin d’être une fuite du monde, son retrait fut une réponse radicale à l’appel de Dieu et un engagement profond pour la paix.
La sagesse, compagne de Dieu
Le livre de la Sagesse (Sg 7, 27c – 8, 2a.3-7.9) met en lumière la beauté de cette compagne divine qui s’associe aux amies de Dieu. Elle est reflet de la lumière éternelle, souffle de la puissance divine, et guide les âmes vers la vérité.
Saint Nicolas de Fluë, homme de prière et de discernement, a cherché cette sagesse : dans sa vie de famille, dans la politique, puis dans la solitude du Ranft.
Le Royaume de justice, de paix et de joie
Saint Paul, dans sa lettre aux Romains (Rm 14, 17-19), rappelle que « le Royaume de Dieu, ce n’est pas une affaire de nourriture ou de boisson », mais de « justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. »
Ce sont les trois fruits qui rayonnent de la vie de Nicolas de Fluë :
- Justice, par sa recherche du bien commun dans ses engagements civils.
- Paix, par sa médiation qui évita la guerre civile en Suisse.
- Joie, celle d’un cœur totalement abandonné à Dieu.
« Nous avons tout quitté pour te suivre »
Dans l’évangile de ce jour (Mt 19, 27-29), Pierre pose la question que nous portons tous : « Quelle sera notre part ? » La réponse de Jésus est promesse de vie : « Celui qui aura quitté, à cause de mon nom… recevra le centuple. »
Saint Nicolas en est l’exemple vivant. Il a tout quitté, y compris sa famille et sa propre sécurité, pour se donner entièrement à Dieu. Son retrait ne fut pas une fuite, mais une offrande radicale. Et Dieu a fait de lui un pèlerin de paix, un phare spirituel pour la Suisse et au-delà.
Vivre en fils du Père
Saint Nicolas de Fluë nous parle encore aujourd’hui dans le langage de la spiritualité de l’Enfant de Bethléem :
- Comme Jésus, il est né dans la simplicité d’un monde rural, loin des centres de pouvoir.
- Comme Jésus, il a vécu la pauvreté, la discrétion, l’abandon total au Père.
- Comme Jésus, il a apporté la paix là où règnait la peur.
Nous aussi, dans notre mission SMB, nous sommes appelés à tout quitter — parfois symboliquement, parfois concrètement — pour accueillir en nous la présence de Dieu, devenir porteurs de paix, de justice et de joie.
En ce jour de fête, posons-nous cette question : qu’est-ce que Dieu me demande aujourd’hui de quitter, pour mieux me donner ? Qu’est-ce que je retiens, qui m’empêche de suivre Jésus plus librement ?
Prière du jour
Seigneur, comme Nicolas de Fluë,
ouvre en nous un désir radical de Toi.
Détache-nous de tout ce qui nous alourdit,
pour que notre âme soit le lieu de Ta paix.
Fais de nous des instruments de réconciliation,
et donne-nous la grâce de T’aimer plus que tout.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous siégerez vous aussi sur douze trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs,
un père, une mère, des enfants,
ou une terre,
recevra le centuple,
et il aura en héritage la vie éternelle. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 25 septembre 2025.
Références bibliques
- Sg 7, 27c – 8, 2a.3-7.9
- Rm 14, 17-19
- Mt 19, 27-29
Pour méditer
- Qu’est-ce que je suis appelé à « quitter » aujourd’hui pour mieux suivre le Christ ?
- Comment est-ce que je laisse la sagesse de Dieu inspirer mes choix concrets ?
- Est-ce que je vis ma mission comme un espace de paix, de silence et d’intercession ?
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