Face à la fermeture, Jésus ne répond pas par la violence, mais par la persévérance dans l’amour. Aujourd’hui, dans l’Évangile, il refuse la vengeance et choisit la douceur. C’est cette force du cœur, silencieuse et libre, qui bâtit la Jérusalem nouvelle rêvée par Zacharie — une cité de paix, où les peuples se rassemblent autour du Nom de Dieu.
La ville de Jérusalem : le symbole du cœur habité par Dieu
Le prophète Zacharie, revenu de l’exil à Babylone, contemple la ville de Jérusalem en ruines et annonce avec audace une vision d’espérance :
« En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement pour dire : Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. » (Za 8, 23)
C’est le rêve d’une Jérusalem universelle, hospitalière, rayonnant la présence divine. Cette Jérusalem n’est pas un lieu géographique seulement : elle est le symbole du cœur habité par Dieu, où tous les peuples peuvent être réunis dans la paix.
Jésus prit la route de Jérusalem
Alors que Jésus prend la route vers cette même Jérusalem, il est rejeté dans un village samaritain.
Les disciples Jacques et Jean, indignés, réclament le feu du ciel pour les punir. Mais Jésus les réprimande. Il ne cède jamais à la colère.
« Le visage déterminé, Jésus prit la route de Jérusalem. » (Lc 9, 51)
Ce verset résume toute la mission du Christ : marcher vers la croix avec la décision de l’amour, même face au rejet. L’amour seul peut sauver. À la violence, Jésus oppose la patience, le pardon, la liberté intérieure, comme un Enfant de Bethléem silencieux sous la menace.
Marcher à la suite du Christ doux et libre
Notre spiritualité missionnaire nous apprend à répondre à la dureté du monde par la tendresse évangélique. L’Enfant de Bethléem, fragile et silencieux dans la crèche, annonce déjà la puissance désarmée de Dieu.
Aujourd’hui, nous comprenons que le feu véritable n’est pas celui que les disciples voudraient faire descendre du ciel. Le vrai feu est celui de l’amour qui consume le mal sans consumer la personne.
Dans nos vies, certaines routes sont barrées, certaines personnes ferment la porte. Comme Jésus, nous sommes appelés à passer ailleurs, sans haine, sans orgueil blessé, mais avec paix.
Laissons derrière nous l’esprit de jugement. Laissons Dieu agir avec ses voies mystérieuses. Demandons-lui un cœur libre, doux, audacieux, pour marcher vers la Jérusalem promise – non pas avec des armes, mais à force d’amour, comme les saints missionnaires qui ont tout quitté, comme Marie qui a tout offert, comme le Christ qui s’est livré.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Tu n’as pas répondu à la violence par la violence,
mais tu as marché, libre et aimant, vers Jérusalem.
Donne-nous ton regard miséricordieux,
ta patience silencieuse,
et ton courage d’aimer là où on nous rejette.
Fais de nous des témoins de ton Royaume,
avec la paix pour seule arme
et l’amour pour unique force.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé,
prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 30 septembre 2025.
Références bibliques
- Zacharie 8, 20-23
- Luc 9, 51-56
Pour méditer
- Suis-je tenté de répondre à l’opposition par la colère ou par l’abandon ?
- Comment puis-je garder le cap de l’amour même lorsque mes projets sont rejetés ?
- Est-ce que je crois qu’un cœur doux peut changer le monde ?
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