Heureuse celle qui a cru ! Dans l’Évangile de ce jour, une femme bénit Marie pour avoir porté le Christ. Jésus, sans refuser cet éloge, en révèle le sens profond : le vrai bonheur n’est pas seulement d’avoir enfanté le Seigneur, mais d’avoir écouté et gardé la Parole de Dieu.
Dieu rend justice à son peuple
Le prophète Joël, dans la première lecture (Jl 4, 12-21), évoque le grand Jour du Seigneur, jour de vérité, de justice et de révélation. Il décrit un Dieu qui juge les nations, mais aussi un Dieu qui protège son peuple :
« Le Seigneur rugira de Sion, il fera retentir sa voix de Jérusalem ; le ciel et la terre trembleront. Mais le Seigneur est un abri pour son peuple. » (Jl 4, 16)
Les images sont puissantes : la terre tremble, les ténèbres s’abattent, mais la lumière de Dieu ne s’éteint pas. Le prophète annonce un monde bouleversé où la puissance de Dieu s’exerce non pour détruire, mais pour sauver. Son jugement n’est pas vengeance, mais purification.
Le message de Joël n’est donc pas un appel à la peur, mais à la confiance. Dieu demeure fidèle à son alliance, même dans les moments de crise. Ceux qui demeurent sous sa garde trouvent refuge et paix.
Le vrai bonheur selon Jésus
L’Évangile (Lc 11, 27-28) nous introduit dans une autre lumière.
Alors que Jésus parle à la foule, une femme s’écrie :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri ! »
Cette exclamation traduit l’admiration spontanée d’une foi populaire : celle qui reconnaît en Jésus une bénédiction si grande qu’elle s’étend à sa mère. Mais Jésus oriente cette louange vers une profondeur plus spirituelle :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ! »
Ainsi, Jésus ne diminue pas la grandeur de Marie — il la révèle.
Son bonheur ne vient pas seulement d’avoir porté le Christ dans son sein, mais d’avoir accueilli la Parole dans son cœur.
Avant de concevoir Jésus dans son corps, elle l’a conçu dans la foi.
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem : écouter, méditer, garder
Marie est la première disciple.
Elle écoute, elle médite, elle garde la Parole.
« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Lc 2, 19)
Tout au long de sa vie, Marie incarne cette fidélité silencieuse. Elle ne comprend pas toujours, mais elle demeure. Dans les moments de lumière comme dans les heures sombres — de Nazareth à Bethléem, de Cana jusqu’à la Croix — elle garde la Parole et la laisse porter son fruit.
Pour nous, qui marchons dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, Marie est modèle et guide.
Elle nous apprend à écouter Dieu dans les événements simples, à accueillir la vie telle qu’elle vient, à faire confiance dans le silence.
Sa foi n’est pas bruyante, mais enracinée. Elle nous conduit à ce lieu intérieur où Dieu parle doucement — le Bethléem de nos cœurs.
Dans la spiritualité de la Société Missionnaire de Bethléem, la mission naît toujours de cette écoute intérieure.
Avant de partir, il faut d’abord demeurer.
Avant d’annoncer, il faut accueillir.
Avant d’agir, il faut méditer.
La Parole ne devient féconde que lorsqu’elle est gardée dans un cœur disponible. C’est dans la prière et la vie communautaire, dans la simplicité et l’humilité, que nous apprenons à devenir porteurs du Christ pour le monde.
Ainsi, comme Marie, nous sommes appelés à devenir les gardiens de la Parole. Non pas seulement des auditeurs, mais des témoins — des cœurs qui portent Dieu dans le silence et le service.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
donne-nous le cœur de Marie,
silencieux et attentif à ta Parole.
Apprends-nous à l’écouter avec foi,
à la méditer dans la paix,
et à la garder dans la simplicité du quotidien.
Que nos vies deviennent des Bethléem
où tu peux naître chaque jour,
pour illuminer le monde de ton amour.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
comme Jésus était en train de parler,
une femme éleva la voix au milieu de la foule
pour lui dire :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle,
et dont les seins t’ont nourri ! »
Alors Jésus lui déclara :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 11 octobre 2025.
Références bibliques
- Joël 4, 12-21
- Luc 11, 27-28
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