Il est des jours où l’Évangile nous ramène face à l’exigence de notre mission : témoigner d’un Dieu qui vient, dans un monde où tout semble parfois s’y opposer. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous montre que ce témoignage n’est pas d’abord l’œuvre de notre courage, mais celle d’un Christ qui vient soutenir ceux qu’il envoie. Jean-Baptiste et Jésus s’y répondent comme deux voix d’un même appel : préparer le chemin et accomplir la promesse.
Dans la première lecture, Isaïe parle à des cœurs découragés. Le peuple se sent écrasé, incapable de se défendre face aux menaces, trop faible pour se tenir debout. Et voilà que Dieu s’approche et dit : « Je saisis ta main droite… Ne crains pas, moi, je viens à ton aide. » (Is 41,13). Dieu ne reproche rien. Il relève. Il promet de transformer la stérilité en source, la sécheresse en jardins, l’impuissance en fécondité. Bien plus : il annonce qu’il attire lui-même les pauvres et les petits vers l’eau vive. Autrement dit, ce n’est pas notre performance qui convertit ; c’est sa présence.
Dans l’Évangile, Jésus parle de Jean-Baptiste comme du plus grand né d’une femme, et pourtant il ajoute : « le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui » (Mt 11,11). Jean est immense non par éclat personnel, mais par effacement. Il ne retient rien pour lui ; il oriente tout vers Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1,29). Son autorité vient de sa transparence. Sa force, de sa fidélité. Son courage, de sa pauvreté intérieure. Pourtant, son ministère se termine dans la violence. Celui de Jésus aussi.
Jésus décrit un Royaume qui avance dans un monde qui lui résiste : « Le Royaume des Cieux subit la violence » (Mt 11,12). Et pourtant il progresse. Non par domination, mais par vérité. Non par stratégie, mais par lumière. Non par force, mais par la douceur de Celui qui porte nos faiblesses.
Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, ce mystère devient lumineux. L’Enfant ne s’impose pas ; il attire. Il ne force rien ; il convainc par la simplicité. Il n’écrase pas les résistances ; il les traverse par la douceur. Témoigner comme Jean, c’est apprendre à nous effacer pour laisser passer la lumière. Témoigner comme Jésus, c’est accepter d’être petits pour devenir signes. Nos paroles n’ont de force que si elles prennent racine dans un cœur humble. Et notre mission n’a de fécondité que si elle s’appuie sur Lui, non sur nous.
Aujourd’hui, peut-être entendons-nous cet appel : cesser de nous regarder témoigner. Renoncer à vouloir convaincre par nous-mêmes. Laisser Dieu saisir notre main et nous conduire là où nous n’oserions pas aller. C’est ainsi que le Royaume avance : porté, non imposé.
Prière du jour
Enfant de Bethléem,
toi qui fais naître la lumière dans ce qui est pauvre,
viens saisir notre main quand nous manquons de courage.
Rends notre témoignage humble et vrai,
purifie nos intentions,
et fais de nos paroles une ouverture vers toi.
Apprends-nous à annoncer comme Jean,
à aimer comme toi,
et à laisser ton Royaume grandir à travers nous.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus déclarait aux foules :
« Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent,
le royaume des Cieux subit la violence,
et des violents cherchent à s’en emparer.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi,
ont prophétisé jusqu’à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre,
c’est lui, le prophète Élie qui doit venir.
Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 11 décembre 2025.
Références bibliques
- Is 41, 13-20
- Mt 11, 11-15






























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