Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous invite à relire les événements de la vie non pas comme des punitions divines, mais comme des appels à la conversion. Rien n’est fruit du hasard pour celui qui croit : tout devient lieu d’un combat spirituel où l’Esprit de Dieu veut faire jaillir la vie. Loin d’un fatalisme ou d’une peur du châtiment, le Christ révèle un Dieu patient, miséricordieux, qui attend que notre cœur porte du fruit.
L’Esprit qui libère et donne la vie
Dans la lettre aux Romains (Rm 8, 1-11), saint Paul nous présente la grande opposition entre la chair et l’Esprit. La “chair” n’est pas le corps, mais la logique du péché qui enferme l’homme sur lui-même, l’éloignant de Dieu.
« Il n’y a donc maintenant plus de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. La loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus Christ t’a libéré de la loi du péché et de la mort. » (Rm 8, 1-2)
L’Esprit Saint n’est pas une simple énergie : il est la Vie même de Dieu communiquée à notre humanité. Il vient animer ce qui en nous était stérile, éteint ou blessé. Là où le péché dessèche, l’Esprit vivifie. Là où la culpabilité étouffe, il ouvre un souffle de liberté. Dieu ne condamne pas : il relève. Il fait de nos cœurs fermés des espaces où la vie peut de nouveau germer.
Un appel à la conversion du cœur
Dans l’Évangile selon saint Luc (Lc 13, 1-9), Jésus dénonce une manière fausse de comprendre le malheur.
Certains lui rapportent des événements tragiques — des Galiléens massacrés, des ouvriers écrasés sous la tour de Siloé. Jésus rejette l’idée d’un Dieu qui punit.
« Pensez-vous qu’ils étaient plus coupables que tous les autres ? Pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » (Lc 13, 4-5)
Le Christ ne répond pas par une explication morale, mais par un appel à la conversion. Ce n’est pas la souffrance des autres qu’il faut juger, mais notre propre cœur à transformer. Le temps présent est celui d’un choix : accueillir la grâce ou s’enfermer dans l’indifférence.
Le figuier stérile : image de la patience de Dieu
Jésus ajoute alors une parabole : celle du figuier qui ne donne pas de fruit. Le maître veut le couper, mais le vigneron intercède :
« Maître, laisse-le encore cette année… Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. » (Lc 13, 8-9)
Ce vigneron, c’est le Christ, médiateur de notre salut. Il ne condamne pas, mais plaide pour nous. Il bêche la terre, la nourrit, l’arrose. Il donne du temps et espère.
Voilà le visage du Dieu de miséricorde : il ne renonce jamais à nous, même quand nous manquons de fruits.
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem, cette patience divine prend la forme de la douceur. Dieu agit sans fracas, avec la lenteur de la grâce. Il croit en nous plus que nous-mêmes. Il attend que l’amour mûrisse dans nos vies.
Accueillir l’Esprit qui vivifie
L’Esprit Saint ne se contente pas d’inspirer de bons sentiments : il nous pousse à agir, à devenir des artisans de vie. Accueillir l’Esprit, c’est refuser le fatalisme, choisir la confiance, et laisser Dieu faire germer en nous la nouveauté du Royaume. Il ne suffit pas d’attendre que le figuier porte du fruit : il faut coopérer à la grâce, par la prière, le pardon, la justice et la charité. L’Esprit de Jésus est cet élan intérieur qui rend la vie féconde — dans la simplicité du quotidien, dans la foi humble des petits, dans la persévérance des cœurs confiants.
Prière du jour
Esprit Saint, souffle du Dieu vivant,
viens habiter nos cœurs stériles,
ranime en nous la flamme de la foi.
Toi qui transformes le désert en jardin,
fais de nos vies des lieux où germe ton amour.
Que la douceur de l’Enfant de Bethléem
nous apprenne la patience du Père
et la confiance des pauvres de cœur.Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Un jour,
des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :
“Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?”
Mais le vigneron lui répondit :
“Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.” »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 25 octobre 2025.
Références bibliques
- Rm 8, 1-11
- Lc 13, 1-9
Pour méditer
- Comment accueillir la patience de Dieu dans mes lenteurs spirituelles ?
- Quels fruits l’Esprit Saint cherche-t-il à faire grandir aujourd’hui en moi ?
- Comment puis-je, à mon tour, être un artisan de vie et de miséricorde ?






























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