Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Oct 20
Nous décentrer de nous-mêmes : Parole de Dieu et spiritualité de l’Enfant de Bethléem

Nous décentrer de nous-mêmes : Parole de Dieu et spiritualité de l’Enfant de Bethléem

Dans un monde obsédé par l’accumulation, Jésus nous rappelle que la vraie vie ne se mesure pas à la possession mais à la grâce reçue. L’Évangile de ce jour (Lc 12, 13-21) nous invite à quitter le centre de nous-mêmes pour laisser Dieu devenir notre richesse. Apprendre à « être riche pour Dieu », c’est reconnaître que tout est don, que la grâce suffit et qu’elle seule nous rend vraiment vivants.

La vie véritable ne s’achète pas

Dans l’Évangile selon saint Luc, un homme interpelle Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus répond : « Gardez-vous de toute avidité, car la vie d’un homme, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » (Lc 12, 15)

Puis il raconte la parabole du riche insensé. Cet homme, comblé par la récolte, décide de démolir ses greniers pour en construire de plus grands : il veut posséder la vie, la sécuriser, la maîtriser. Mais Dieu lui dit :

« Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. » (v. 20)

Ce récit dénonce l’illusion universelle de la possession : accumuler pour soi, croire qu’on peut se sauver seul, c’est oublier que la vie se reçoit — elle ne s’achète pas. Jésus dévoile la vanité d’une existence tournée vers soi, refermée sur le “moi” et sur l’avoir.

La foi d’Abraham et la gratuité de la grâce

Saint Paul, dans sa lettre aux Romains (Rm 4, 20-25), éclaire cette vérité sous un autre angle : Abraham a mis sa foi non dans ses mérites, mais dans la promesse de Dieu.

« Il ne douta pas, par incrédulité, mais se fortifia dans la foi en rendant gloire à Dieu, pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis. »

La foi, c’est ce déplacement intérieur : ne plus s’appuyer sur soi, mais sur la fidélité de Dieu. C’est reconnaître que tout ce que nous possédons, y compris notre foi, n’est pas œuvre personnelle mais pure grâce. La vraie richesse du disciple du Christ réside dans cette dépendance aimante à la bonté de Dieu.

La grâce qui suffit : lumière de l’Enfant de Bethléem

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, cette parabole trouve un écho profond. Jésus, petit et pauvre, ouvre les greniers du cœur. Il révèle que la vie s’accomplit non pas dans le “prendre”, mais dans le “donner”. La “grâce-qui-suffit” agit souvent en silence : elle n’éblouit pas, mais soutient. Elle est cette présence discrète qui rend nos pas possibles chaque jour. Celui qui se décentre de lui-même découvre alors la vraie joie : tout devient grâce, même nos faiblesses, car tout conduit à Lui.

Nous sommes invités à passer du désir de posséder à la confiance dans la Providence. Nous décentrer de nous-mêmes, c’est laisser Dieu être Dieu. C’est choisir de vivre comme des pauvres du Royaume, conscients que la seule richesse durable, c’est l’amour offert et partagé. L’Enfant de Bethléem nous apprend la simplicité du cœur, la pauvreté confiante et la joie de recevoir tout de Dieu pour tout redonner.

Prière du jour

Seigneur, Toi qui es la vraie richesse de nos vies,
libère-nous de l’illusion de posséder pour mieux recevoir.
Apprends-nous à nous décentrer de nous-mêmes
pour reconnaître ta grâce dans le quotidien.
Que la douceur de l’Enfant de Bethléem
nous garde pauvres de cœur et riches de ton amour.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
    Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
    Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
    Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
    Il se demandait :
“Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.”
    Puis il se dit :
“Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
    Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.”
    Mais Dieu lui dit :
“Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?”
    Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 20 octobre 2025.


Références bibliques

  • Rm 4, 20-25
  • Lc 12, 13-21

 

Pour méditer

  • Quelle place l’attachement aux biens prend-il dans notre manière de vivre et de croire ?
  • Quels signes de la “grâce-qui-suffit” reconnaissons-nous dans notre quotidien ?
  • Comment pouvons-nous vivre plus simplement, plus centrés sur Dieu que sur nous-mêmes ?