Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
Voyage Foi et culture en Auvergne-Rhône-Alpes pendant le Jeûne fédéral
Sep 25
Pèlerinage en Auvergne-Rhône-Alpes pendant le Jeûne fédéral

Voyage Foi et culture en Auvergne-Rhône-Alpes pendant le Jeûne fédéral

Le Jeûne fédéral est un jour de prière, d’action de grâce et de réflexion, enraciné dans une tradition qui remonte au XIXᵉ siècle. En effet, depuis 1832, le troisième dimanche de septembre, nous célébrons le Jeûne fédéral comme « journée d’action de grâce, de pénitence et de prière pour la Confédération helvétique ». Dans une Suisse encore fragile, il s’agissait de fortifier la solidarité, de préserver aussi la paix religieuse et sociale. Aujourd’hui encore nous voulons célébrer le Jeûne fédéral. Pour cela, nous voulons disposer nos cœurs, au partage, à la fraternité ; nous voulons rendre grâce à Dieu pour notre pays qui fait partie de la création de Dieu et qui, à ce titre mérite notre respect ! Chaque année, à l’occasion du Jeûne fédéral, le P. Ludovic Nobel, supérieur général de la SMB et animateur de PBR (Pèlerinages Bibliques Romands), conduit un groupe de Suisses vers une nouvelle destination spirituelle. En 2025, le choix s’est porté sur Vienne et Pérouges, deux cités historiques de la vaste région Auvergne-Rhône-Alpes, en France. Du 20 au 22 septembre, les participants ont parcouru ces lieux marqués par la foi et la culture, dans une atmosphère de recueillement et de découverte.

 

Jour 1 – Découverte du patrimoine viennois

Au matin du samedi 20 septembre, les membres du groupe se sont mis en route depuis Fribourg. Leur car a fait halte à Lausanne et Genève pour rassembler le groupe au complet, avant de prendre la direction de Vienne, au sud de Lyon. Vers l’heure du repas de midi, les participants étaient déjà arrivés à Vienne. Après le repas, ils ont pu profiter d’une visite de la ville et découvrir son riche patrimoine : le temple d’Auguste et de Livie, le théâtre antique, de nombreux vestiges romains, la cathédrale Saint-Maurice, et le cadre agréable en bord du Rhône.

Le temple d’Auguste et de Livie, édifié au Ier siècle, l’un des monuments romains les mieux conservés de Vienne

À l’époque gauloise, la confluence du Rhône et de la Gère était déjà un carrefour entre le monde méditerranéen, les Alpes et la Gaule du Nord et de l’Ouest. Au IIᵉ siècle av. J.-C., la ville devint capitale des Allobroges et commença à s’étendre sur la rive droite du Rhône. Elle fut ensuite un centre important durant la période romaine, rivalisant avec sa voisine Lugdunum, l’actuelle Lyon.

C’est à Vienne qu’apparaît pour la première fois en Gaule une colonie juive, et c’est là qu’Hérode Archélaos, ethnarque de Judée, fut exilé en l’an 6 de notre ère. Au Bas-Empire, le rôle de Vienne s’affirma encore : capitale du diocèse de Viennoise, elle reçut la visite de plusieurs empereurs. En 177, le diacre Sanctus de Vienne fut martyrisé avec les martyrs de Lyon, première mention du christianisme viennois. En 297, l’empereur Dioclétien plaça à Vienne le chef-lieu non seulement d’une province, mais encore d’un diocèse embrassant toute la Gaule méridionale. En 316, l’empereur Constantin séjourna temporairement dans la cité.

En plus, Vienne est liée à la mémoire de saint Maurice et de ses compagnons martyrs d’Agaune, dans le Valais en Suisse. Au Ve siècle, saint Eucher, évêque de Lyon, composa la Passion des martyrs d’Agaune, qui contribua à faire connaître ce culte au-delà des Alpes. Saint Avit, évêque de Vienne, joua lui aussi un rôle dans la diffusion de cette mémoire et dans le rayonnement spirituel qui conduisit, en 515, à la fondation de l’abbaye de Saint-Maurice – le plus ancien établissement monastique d’Occident chrétien toujours en activité – par le roi burgonde Sigismond. En effet, Sigismond abjure l’arianisme pour se convertir au catholicisme entre 502 et 506 sous l’influence d’Avit et entreprend de construire à Agaune une église. Dès son accession au trône en 516, Sigismond fait de l’abbaye un lieu de pèlerinage pour son peuple.

De sa part, la cathédrale Saint-Maurice de Vienne fut aussi le cadre d’un événement majeur de l’histoire de l’Église : l’élection et le couronnement de Guy de Bourgogne, archevêque de Vienne, qui devint pape en 1119 sous le nom de Calixte II. Ce pontife joua un rôle décisif dans la résolution de la querelle des Investitures et marqua durablement l’histoire du Moyen Âge chrétien.

Du XIVᵉ au XVe siècle, la ville et son fleuve délimitaient la frontière entre le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique. Le début du XIVᵉ siècle fut marqué par le concile de Vienne (1311-1312), qui réunit autour du pape Clément V et du roi de France Philippe le Bel les personnalités les plus influentes de toute l’Europe. Ce concile proclama la dissolution de l’Ordre du Temple et la confiscation des biens des Templiers.

Les pèlerins suisses en découverte du centre historique de Vienne

En parcourant les rues et les monuments de Vienne, les membres du groupe ont pu mesurer la richesse d’un héritage qui traverse les siècles, des Allobroges à l’époque médiévale. La journée s’est achevée à l’hôtel, autour d’un souper convivial qui prolongea les échanges et les impressions de cette première découverte.

 

Jour 2 – Découverte du Foyer de Charité de Marthe Robin et du Palais idéal du Facteur Cheval

Dimanche, les participants du voyage ont pris la route en matinée vers Châteauneuf-de-Galaure pour visiter la maison de Marthe Robin et participer à la messe dominicale avec la communauté du Foyer de Charité.

Marthe Robin est l’une des figures centrales du renouveau spirituel de l’Église en France. Née en 1902, elle a traversé le XXᵉ siècle en rayonnant d’un amour qui a transfiguré tout son être. Depuis l’âge de 16 ans, la maladie et une paralysie croissante ont marqué son existence, mais elle n’a cessé de témoigner que l’amour dépasse la souffrance. Plus de cent mille visiteurs se sont pressés à son chevet, touchés par son cœur aimant et attentif qui rendait Dieu présent.

Marthe Robin, une grande figure spirituelle de France du XXe siècle

Marthe Robin n’a jamais quitté la chambre de sa maison natale de Châteauneuf-de-Galaure. Pourtant, aujourd’hui encore, des milliers de personnes à travers le monde s’inspirent de son exemple et trouvent dans la voie spirituelle, qu’elle a ouverte, une nourriture pour leur vie. Ce paradoxe rappelle celui de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne des missionnaires sans jamais être sortie de son couvent, et notamment l’une des quatre patronnes des Missionnaires de Bethléem.

L’héritage de Marthe Robin est important. Il se poursuit aujourd’hui dans de nombreuses communautés et mouvements de l’Église, et surtout à travers les Foyers de Charité qui perpétuent sa mission : accueillir simplement et chaleureusement ceux qui cherchent un lieu pour retrouver le sens de leur vie.

Messe dominicale avec le Foyer de Charité à Châteauneuf-de-Galaure

Après la messe et le repas de midi, le groupe a poursuivi sa route vers Hauterives pour découvrir le Palais idéal du Facteur Cheval. Cet édifice singulier, construit par Ferdinand Cheval entre 1879 et 1912, est considéré comme un chef-d’œuvre de l’art naïf et de l’architecture spontanée. Entièrement bâti à partir de pierres ramassées au fil de ses tournées de facteur, il s’élève sur 12 mètres de haut et 26 mètres de long. Ses façades, éclectiques et foisonnantes, mêlent des références bibliques à des inspirations venues d’Égypte ou d’Inde, offrant un hymne à la nature et à l’imaginaire humain.

Selon le récit de Ferdinand Cheval lui-même, tout commença un jour d’avril 1879 lorsqu’il buta contre une pierre d’une forme étrange. Intrigué, il décida de la conserver. Le lendemain, découvrant d’autres pierres encore plus singulières, il se dit que, puisque la nature « savait sculpter », lui aussi pouvait devenir architecte et bâtisseur. Pendant trente-trois années, il ramassa des pierres durant ses tournées et, la nuit venue, travaillait inlassablement à la lueur d’une lampe à pétrole pour donner corps à son rêve.

À la fin de cette journée placée sous le signe de la foi et de l’émerveillement, les pèlerins sont retournés à Vienne pour la nuit.

Le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives

 

Jour 3 – Pérouges, charmante cité médiévale perchée sur les hauteurs de l’Ain

Lundi 22 septembre 2025, le groupe est parti de Vienne en direction de Pérouges. La matinée fut consacrée à une visite guidée de la cité.

Jusqu’à nos jours, Pérouges a su conserver son caractère d’antan avec ses ruelles pavées de galets, ses maisons en pierre, ses enseignes anciennes et son ambiance hors du temps.

L’effort des habitants pour préserver et mettre en valeur leur patrimoine est exemplaire. Dès 1911, la cité fut placée sous la protection de l’administration des Beaux-Arts et du Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges. Grâce à ces initiatives, le village, alors menacé par le déclin du tissage du chanvre et la ruine de ses maisons au début du XXᵉ siècle, put être sauvé et restauré progressivement.

Depuis août 1988, Pérouges fait officiellement partie des « Plus Beaux Villages de France ». Ce site patrimonial protégé jouit aujourd’hui d’une grande notoriété et attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier.

 

Les pèlerins suisses dans les ruelles médiévales de Pérouges

Après le repas de midi à Pérouges, les participants ont pris la route du retour vers la Suisse romande. Ce voyage foi et culture du Jeûne fédéral a permis de découvrir trois lieux marquants : Vienne, témoin d’une histoire riche et d’un christianisme ancien ; Châteauneuf-de-Galaure, empreint de la spiritualité de Marthe Robin et du dynamisme des Foyers de Charité ; et Pérouges, exemple vivant de la mémoire et de la préservation d’un patrimoine médiéval. Autant de haltes qui ont nourri la prière et la réflexion, dans l’esprit de gratitude propre à cette journée particulière pour la Suisse.

Pérouges, une cité médiévale au charme intact

 

Nous vous invitons à revivre ces moments en consultant notre galerie photo dédiée à ce voyage.

 

N’hésitez pas à découvrir également les annonces des prochains voyages spirituels organisés par les Pèlerinages Bibliques Romands, guidés en esprit des Missionnaires de Bethléem par le P. Ludovic Nobel.

 

Vous pouvez aussi retrouver les temps forts de nos précédents voyages, entre foi et culture, dans les articles disponibles sur notre site.