Lectures du vendredi 27 octobre 2023
«Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.» (Rm 7, 19)
Au septième chapitre de sa lettre aux Romains, Paul conclut la partie de l’épître traitant de l’emprise du péché, de l’esclavage et de la loi. À la toute fin, il se présente lui-même comme un disciple imparfait et fragile. Ce passage est même touchant. L’Apôtre voudrait tant faire le bien, il voudrait tant accomplir la volonté du Seigneur, mais sa faiblesse le conduit à faire le mal qu’il ne voudrait pas.
Qui n’a pas connu pareille situation ? Qui, après avoir fait une grosse bêtise, n’a pas déjà affirmé comme Paul : «Quel homme malheureux je suis !» ( Rm 7, 24) Par son exemple, l’Apôtre des Gentils atteste que l’être humain est dominé par le péché. Même si «au plus profond de nous-mêmes» (Rm 7, 22), nous sommes attachés au bien et à l’amour du Seigneur, le péché qui nous habite nous pousse à accomplir le mal.
Nous ne pouvons pas, par nous-mêmes, nous libérer de cette loi qui emprisonne, même si au fond, nous savons ce que nous devons faire pour en être affranchis. C’est pourquoi la dernière phrase de cette lecture contraste tant avec le reste du texte : malgré tout, Paul rend grâce ! Car Dieu a justement envoyé son Fils pour nous délivrer de cette impasse. Cette lecture se veut donc un vibrant appel à l’humilité qui reconnaît toute la grandeur du salut et de la grâce en Jésus-Christ.
Avec Jésus, sa prédication et ses gestes, est venu le temps du salut et de la réconciliation avec Dieu et entre nous. C’est le temps où la grâce de pouvoir aimer vraiment est offerte aux humains. En Jésus, tout est “signe des temps” pour l’humanité appelée à travailler à la venue du Règne d’amour, de justice et de libération. Bref, tout devient appel à la conversion !
Entendons Jésus poser la question clairement : «Pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste?» (Luc 12, 57) Il invite les disciples à régler leurs conflits devant Dieu et avec les autres, à faire justice à la lumière de sa Parole. La présence de Jésus Christ aujourd’hui offre toujours le salut à qui l’écoute, l’accueille et discerne… Discerner les signes des temps, c’est chercher la présence du Christ, reconnaître son visage.
Jésus Christ poursuit son œuvre de conversion, de libération, de réconciliation du monde avec Dieu. Le Règne de justice et d’amour qu’il annonçait s’étend d’âge en âge sur qui le reconnaît. Saurons-nous reconnaître la présence du Ressuscité aujourd’hui, dans le monde et dans nos vies ? II est là, caché, et pourtant il guide nos pas au chemin de l’amour. N’est-ce pas ce que nous célébrons ? Que l’Eucharistie soit signe de la présence du Christ au milieu de nous!
Rm 7, 18-25a / Lc 12, 54-59
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