Très souvent dans la Bible, on dénonce l’idolâtrie. Le Ps 14,1 contient une allusion claire à l’athéisme, à l’absence du désir naturel du surnaturel. Ce psaume 14 fait une description puissante du monde sans Dieu, dans lequel les croyants doivent vivre et qui représente une menace constante pour eux.
Le fou ou l’insensé est celui qui nie intentionnellement sa dépendance par rapport à Dieu et à ses commandements. Ses actes sont commis au mépris total de la majesté de Dieu. Car, pour lui, Dieu n’a pas une puissance active dans le monde aux vues de la corruption profonde et universelle de l’humanité et, par conséquent, sa volonté n’est pas pertinente. L’insensé est celui qui choisit de ne jamais penser à un Dieu impliqué dans ses affaires quotidiennes.
À terme, ce psaume 14 annonce triomphalement qu’un jour viendra où tout cela prendra fin, à la grande honte de la race insensée et à la joie éternelle du peuple de Dieu.
On le sait, par deux fois, l’humanité a essayé d’évincer Dieu de la société, par le soviétisme-marxisme et par le nazisme. Cela s’est soldé par des millions et des millions de morts. Aujourd’hui, on serait bien inspiré de réfléchir, à deux fois, si c’est bien d’interdire Dieu de séjour sur la place publique au nom d’une laïcité aveuglante.
Notre mode de vie et notre culture actuelle laissent croire que la foi est un sentiment subjectif ou un mécanisme psychologique. La foi est avant tout un don de Dieu, c’est-à-dire une relation encrée en lui et à laquelle l’homme participe par un acte libre, personnel et conscient.
L’homme, par la foi, expérimente Dieu comme fondement et centre. Il le perçoit le plus en vérité à la mesure où il le désire. Dieu, en effet, est la clé de voute de l’architecture de la vie humaine. Mais si quelqu’un ne le perçoit plus ainsi, il faut obligatoirement qu’il le remplisse par quelque chose.
Et c’est ce qui explique toutes les addictions (le jeu du hasard, la recherche de plaisir dans tous les sens, etc.). Oui, plus nous avons d’attachement, plus nous avons de deuil à faire.
Il faut dire que l’on imaginait Dieu comme un Jupiter, tout puissant, magicien, mais il vient comme un mendiant qui a besoin d’un papa (Joseph) et d’une maman (Marie). Il nous sauve en mendiant notre amour. On l’imaginait aussi comme un Sherif qui allait remettre de l’ordre, mais il n’est pas venu pour éliminer, mais pour illuminer. Il n’est pas venu nous surveiller, mais veiller sur nous. Alors, comment le trouver ? Serait-ce à la manière d’une araignée, d’une fourmi, d’une abeille ?
Ne pensons pas que nous pouvons découvrir Dieu à la manière de l’araignée, qui tire tout d’elle-même pour faire sa toile. C’est l’illusion de l’autonomie de la société individualiste.
Certains pensent qu’il suffit de chercher en soi pour trouver Dieu. Mais non, il faudra toujours écouter une parole qui vient d’ailleurs ; recevoir une grâce qui ne pouvait pas monter à notre cœur, entrer dans un mystère qui ne peut que nous être révélé (Eph 3, 9).
On ne peut pas non plus découvrir Dieu à la manière de la fourmi qui récupère et entasse. Elle s’encombre de tout, de n’importe quoi et n’importe comment. La société actuelle nous vend le bonheur par accumulation de biens et remplacement des objets à peine utilisés.
Nous ne découvrirons Dieu qu’avec du discernement, en nous orientant, car tout ne conduit pas à Dieu. Il y a même des choses qui nous détournent de lui. L’araignée et la fourmi ne sont donc pas de bons exemples. Mais on découvrira Dieu à la manière de l’abeille qui butine sur chaque fleur le meilleur nectar.
Ainsi donc, quand on vit sur l’illusion de l’invincibilité, il est facile d’oublier qu’il existe une puissance supérieure qui gouverne l’univers, une puissance plus grande que la célébrité, la fortune et le succès.
P. Joël Mambe
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