La Parole de Dieu aujourd’hui nous dévoile un Dieu profondément bouleversé par notre douleur. Pas un juge lointain, mais un Dieu ému, qui s’approche et relève. En Jésus, Dieu s’engage dans notre chair blessée et notre deuil, pour y faire jaillir la vie.
Paul et les serviteurs de la tendresse
Dans la première lecture (1 Tm 3, 1-13), Paul décrit les qualités attendues des responsables dans l’Église : il insiste sur leur modération, leur bonté, leur capacité à bien gérer leur maison, leur hospitalité. En somme, il dessine le portrait d’un pasteur qui reflète le visage du Christ : ferme dans la foi, mais tendre et proche dans l’attitude. Il ne s’agit pas simplement de gouverner ou de corriger, mais de servir dans la douceur, de conduire par la patience.
Ainsi, le témoin de Dieu n’est pas un gestionnaire froid, mais un reflet vivant de la tendresse divine dans le tissu concret de la communauté.
Jésus bouleversé par la douleur d’une mère
L’évangile du jour (Lc 7, 11-17) nous offre une scène saisissante : Jésus, en route vers Naïm, croise un cortège funèbre. Une veuve pleure son fils unique. Deux foules se croisent : celle de la vie et celle de la mort. Et là, Jésus est saisi de compassion.
Ce n’est pas simplement de la pitié ou un réflexe émotionnel passager. C’est le bouleversement intérieur de Dieu lui-même, qui prend chair dans le Christ.
Jésus s’approche, il touche le cercueil — ce qui, selon la Loi, rend impur — mais en Jésus, rien n’est impur sauf le refus d’aimer. Par sa parole, le jeune homme est rendu à la vie. Et plus encore, il est rendu à sa mère. C’est le miracle d’un lien restauré, d’un cœur consolé, d’une dignité retrouvée.
Devenons des témoins de la compassion
Dans notre spiritualité de l’Enfant de Bethléem, nous croyons à la tendresse de Dieu qui prend corps dans la petitesse. Jésus n’impose rien : il s’approche, il parle doucement, il console, comme un frère humble et discret. Il ne demande pas d’abord la foi ou l’effort, il commence par la compassion gratuite.
L’Enfant de Bethléem, pauvre et fragile, nous apprend que Dieu ne règne pas par la force, mais par la présence aimante. Être témoins de cette tendresse, c’est nous laisser saisir par les larmes de l’autre, et risquer, nous aussi, d’approcher le cercueil, de poser la main sur la douleur, et d’y murmurer, avec foi : « Lève-toi ».
Aujourd’hui, ne fuyons pas les douleurs des autres. Osons nous en approcher avec la délicatesse de Jésus, sans jugement ni peur. Que nos gestes, nos paroles, nos silences deviennent des signes concrets de la tendresse divine dans ce monde souvent dur et indifférent.
Faisons de nos maisons, de nos églises, de nos communautés, des espaces de relèvement, où l’on rend les fils à leurs mères, la dignité aux oubliés, l’espérance aux cœurs en deuil.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi qui as été bouleversé par la douleur d’une mère,
Fais de nous des témoins vivants de ta tendresse.
Donne-nous un cœur qui ose s’approcher,
Une parole qui console,
Une main qui relève.Dans l’esprit de Bethléem,
Apprends-nous à aimer dans la discrétion,
À nous faire proches dans le silence,
Et à croire que la Vie est plus forte que la mort.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm.
Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville
au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ;
c’était un fils unique, et sa mère était veuve.
Une foule importante de la ville accompagnait cette femme.
Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle
et lui dit :
« Ne pleure pas. »
Il s’approcha et toucha le cercueil ;
les porteurs s’arrêtèrent,
et Jésus dit :
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa
et se mit à parler.
Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous,
et ils rendaient gloire à Dieu en disant :
« Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole sur Jésus se répandit
dans la Judée entière et dans toute la région.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 16 septembre 2025.
Références bibliques
- 1 Tm 3, 1-13
- Lc 7, 11-17
Pour méditer
- Avons-nous déjà été témoins de cette tendresse divine dans notre propre vie ?
- Sommes-nous capables de la reconnaître dans les gestes simples du quotidien ?
- Pouvons-nous aujourd’hui être, à notre tour, ceux qui s’approchent pour dire : « Ne pleure pas » ?
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