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CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 10
Scandale, pardon et foi : L’humilité du cœur et la force de l'évangile

Scandale, pardon et foi : L’humilité du cœur et la force de l’évangile

Le scandale blesse, le pardon libère, la foi transforme. Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous enseigne le réalisme du disciple : vivre au milieu des fragilités humaines sans perdre la lumière du Royaume. Au cœur de nos blessures et de nos incompréhensions, Dieu nous apprend à marcher avec patience, à corriger avec douceur, à croire avec confiance.

Le scandale : un appel à la vigilance du cœur

Jésus commence par une parole sévère :

« Il est inévitable que surviennent des scandales… mais malheureux celui par qui cela arrive ! » (Lc 17,1)

Le mot “scandale” désigne ici ce qui fait trébucher les petits, ceux qui débutent dans la foi, les plus vulnérables. Le Seigneur ne nie pas le mal, mais il réveille nos consciences. Dans un monde où l’on banalise la faute, Jésus rappelle la gravité de toute attitude qui détourne du bien, qui scandalise les âmes simples, qui détruit la confiance.

Le Livre de la Sagesse l’affirme avec force :

« La Sagesse ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles. » (Sg 1,6)

Mais ce jugement n’est pas une menace : il est un cri d’amour exigeant. Dieu dénonce ce qui blesse la vie, non pour condamner, mais pour purifier. Il nous invite à regarder nos propres gestes, nos paroles, nos silences — à ne pas devenir obstacle pour les autres, surtout pour les plus petits.

Dans la lumière de Bethléem, cela signifie apprendre à protéger la « faiblesse » comme un trésor. Le scandale naît souvent d’un orgueil spirituel ; l’humilité, elle, guérit.
L’Enfant de la crèche, fragile et pur, nous rappelle que le vrai pouvoir est celui de la douceur.

Le pardon : sept fois, toujours recommencer

Puis Jésus parle du pardon :

« Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches… et s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il revient à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. » (Lc 17,3-4)

Le pardon chrétien n’est pas faiblesse, ni oubli facile. Il suppose d’abord la vérité : “fais-lui de vifs reproches”, dit Jésus. Aimer, ce n’est pas approuver tout, c’est aider l’autre à se relever. Mais le pardon ouvre ensuite la voie de la miséricorde : il donne à l’autre la possibilité d’un nouveau commencement.

Sept fois par jour… c’est-à-dire sans calcul, sans rancune, sans fin. C’est ainsi que Dieu agit envers nous, et c’est ainsi qu’il nous invite à agir entre nous. Dans la spiritualité de Bethléem, le pardon est la respiration du cœur de Dieu. Celui qui s’attarde dans le reproche ferme la porte à la grâce ; celui qui pardonne ouvre son âme à la joie.

Le pardon vrai naît de la contemplation de l’Enfant de Bethléem : celui qui ne juge pas, mais qui accueille, celui qui ne retient pas le mal, mais le transforme en lumière.

La foi : petite, mais puissante

Devant ces exigences, les apôtres se sentent dépassés :

« Seigneur, augmente en nous la foi ! » (Lc 17,5)

Et Jésus répond par une image saisissante :

« Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à cet arbre : déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous obéirait. » (Lc 17,6)

La foi ne se mesure pas à sa taille, mais à sa vitalité. Même minuscule, elle porte une puissance de transformation, parce qu’elle s’enracine non dans nos efforts, mais dans la fidélité de Dieu.

Avoir la foi du grain de moutarde, c’est croire que le Royaume commence dans le tout petit, comme à Bethléem, dans une étable ignorée, où Dieu a choisi d’habiter. La foi, c’est faire confiance à la semence, même invisible ; c’est croire que le pardon donné, la bonté vécue, la vérité gardée, peuvent déraciner le mal et planter la paix jusque dans la mer du monde.

La foi humble qui répare le monde

Dans notre spiritualité, le scandale, le pardon et la foi ne sont pas trois réalités séparées : elles sont les trois battements d’un même cœur missionnaire. Ne pas scandaliser, c’est respecter le mystère de l’autre. Pardonner, c’est participer à la tendresse du Père. Croire, c’est laisser Dieu agir à travers notre faiblesse.

L’Enfant de Bethléem nous enseigne cette foi confiante : celle qui ne calcule pas, mais s’abandonne. C’est là que naît la paix — dans le cœur qui choisit la miséricorde plutôt que le jugement, et la foi plutôt que la peur.

Le Christ nous appelle aujourd’hui à une vigilance aimante : à ne pas être cause de chute pour les petits, à corriger sans condamner, à pardonner sans se lasser, à croire sans tout comprendre.

Le monde a besoin de cette foi humble, qui répare au lieu de diviser, et de ce pardon courageux, qui guérit les blessures invisibles C’est ainsi que le Royaume de Dieu s’approche, à travers nous.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
Toi qui connais nos chutes et nos lenteurs,
préserve-nous d’être cause de scandale pour nos frères.
Donne-nous la force de pardonner comme Toi,
et la foi simple et forte du grain de moutarde.
Que ton Esprit fasse grandir en nous la douceur de Bethléem,
pour que, dans nos fragilités, ton amour soit plus grand.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples :
« Il est inévitable que surviennent des scandales,
des occasions de chute ;
mais malheureux celui par qui cela arrive !
    Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre
et qu’on le précipite à la mer,
plutôt qu’il ne soit une occasion de chute
pour un seul des petits que voilà.

    Prenez garde à vous-mêmes !
Si ton frère a commis un péché,
fais-lui de vifs reproches,
et, s’il se repent, pardonne-lui.
    Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi,
et que sept fois de suite il revienne à toi
en disant : “Je me repens”,
tu lui pardonneras. »

    Les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
    Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
    “Déracine-toi et va te planter dans la mer”,
et il vous aurait obéi. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 10 novembre 2025.


Références bibliques

  • Sg 1, 1-7
  • Lc 17, 1-6

Pour méditer

  • Est-ce que je crois au pouvoir du pardon pour reconstruire la confiance ?
  • Comment puis-je, dans ma petitesse, laisser grandir la foi du grain de moutarde ?