Lectures du dimanche 6 juin 2021
«Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.» (Mc 3, 35)
L’évangile d’aujourd’hui nous apprend que Jésus lui-même a été contesté. La scène se passe à Capharnaüm : attirées par les miracles, les foules se pressent pour écouter le Maître. L’affluence est si grande, la demande tellement constante, que Jésus n’a même plus le temps de manger ; il est complètement accaparé, débordé. On assiste alors à certaines réactions :
C’est d’abord un groupe de gens, issus de sa famille, qui tentent de le soustraire à la foule. Ils sont peut-être bien intentionnés, mais n’en méconnaissent pas moins la vraie mission de Jésus. Ils ont l’impression qu’il a perdu la tête. Et pour cause ! Durant 30 ans il a vécu une vie toute simple, toute ordinaire à Nazareth, et voilà qu’à présent il parcourt le pays en affichant la prétention d’être l’envoyé de Dieu, le Messie. Ses porches sont déconcertés et craignent d’avoir des histoires. D’où leur tentative de se saisir de lui et de le faire rentrer dans le rang.
Autrement grave est le refus des scribes venus de Jérusalem. Ce sont des adversaires déclarés qui ont envisagé de supprimer Jésus. Surpris par les guérisons et les nombreux miracles qu’il opère, agacés par son autorité grandissante auprès du peuple, ils cherchent à le discréditer par tous les moyens et à dénaturer le sens de ses actes. Ils vont jusqu’à insinuer que s’il fait tant de choses surprenantes, c’est par Béelzéboul, le prince des démons qu’il les accomplit. Il n’est donc pas un prophète mais un magicien. Il n’est pas un témoin de Dieu mais un suppôt de Satan.
Comparer ainsi Jésus, sur qui a reposé l’Esprit-Saint, avec un esprit impur est un acte singulièrement grave et malhonnête. Le langage courant dit parfois d’un geste particulièrement odieux qu’il est impardonnable. Jésus fait la même remarque à propos des scribes haineux : «Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit-Saint, il n’obtiendra jamais le pardon.» (Mc 3, 29) Dieu peut pardonner toutes les faiblesses et les errements de l’homme. Mais il est impuissant devant ceux qui, au mépris de toute évidence, s’obstinent à dire que la lumière est ténèbre, que le mal est bien. La mauvaise foi qui rejette le Sauveur, en interprétant à contresens les signes de sa mission divine, rend le pêcheur impardonnable, car il se ferme au pardon que Dieu lui offre.
Gn 3, 9-15 / 2 Co 4, 13 – 5, 1 / Mc 3, 20-35
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