Lectures du samedi 3 juillet 2021
«Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant.» (Jn 20, 27)
Saint Thomas, que nous célébrons aujourd’hui, est simplement nommé dans la liste des Douze dans les évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc, tandis que Jean le met en scène à plusieurs reprises. Dans ces différents passages, il semble pragmatique et rationnel, mais plein de bonne volonté et apparaît toujours comme un homme de foi !
Ainsi, à l’annonce de la mort de Lazare, alors que Jésus dit qu’il veut aller le réveiller de sa mort, Thomas perplexe répond : «Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui !» (Jn 11, 16). Plus loin, ne saisissant pas très bien le discours de Jésus, il lui dit : «Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ?» Pour lui répondre, Jésus se révèle le chemin, la vérité et la vie vers le Père (Jn 14, 5). Après la résurrection de Jésus, Thomas fait partie du groupe qui est témoin de la pêche miraculeuse et de l’apparition au bord du lac (Jn 21, 1-14).
Nous lisons dans l’évangile d’aujourd’hui sa réaction à l’annonce de la Résurrection, pour laquelle il est resté célèbre. Absent lors de la première apparition pascale, Thomas demeure incrédule face à la joie des autres apôtres. Huit jours plus tard, le Christ revient et cette fois-ci, Thomas est présent. Le Ressuscité se présente à lui comme une preuve, et le prie de toucher ses plaies. L’évangéliste ne dit pas ce qu’a fait Thomas, mais une parole surgit, qui devient l’ultime acclamation de l’Évangile selon saint Jean : «Mon Seigneur et mon Dieu !» (Jn 20, 28)
La foi de l’apôtre se situe à la jointure entre la perception matérielle et la reconnaissance spirituelle. Elle passe de la vision des yeux de la chair au regard de l‘Esprit. Au début de la rencontre, Thomas se trouve devant Jésus qui appartient à l’histoire et qui est le Seigneur de ce monde. À la fin, il reconnaît en cet homme Dieu qui appartient à l’éternité. Aussi peut-il proclamer: «Mon Seigneur et mon Dieu !» Cette acclamation, nous pouvons la faire nôtre lors de chaque eucharistie. Au regard de la chair, nous voyons un peu de pain et un peu de vin. Mais au regard de l’Esprit, au regard de la foi, nous reconnaissons le Seigneur Ressuscité et pouvons ainsi aussi dire Mon Seigneur et mon Dieu.
Ep 2, 19-22 / Jn 20, 24-29
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