Étoile de Bethléem SMB
Missionnaires suisses
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Août 19

Jésus le guérisseur

Jésus avait des talents de guérisseur. La guérison du paralytique à Bethesda ou de l’aveugle à Siloé ne sont que deux exemples parmi bien d’autres. En effet, les évangiles nous rapportent une quinzaine de guérisons différentes, sans compter les passages qui s’y réfèrent de façon générale.

Dans la mentalité de l’époque, la maladie était souvent liée au péché. Cette conception est attestée par les évangiles quand par exemple les disciples interrogent Jésus à propos de l’aveugle de naissance : «Rabbi qui a péché pour qu’il soit né aveugle, lui ou ses parents ?»
(Jn 9, 2).

Considérée elle aussi, comme un signe du péché, la lèpre n’était pas considérée comme une maladie, mais comme une impureté. Ainsi, le lépreux de Capharnaüm, s’approchant de Jésus lui demanda de le purifier et non de le guérir (Mc 1, 40). Châtiment divin par excellence (Dt 28, 27.35) elle excluait de la communauté celui qui en était atteint et sa peau se décomposait (Lc 13-14). Comme l’atteste un épisode de l’évangile de Luc au cours duquel Jésus guérit dix lépreux, ils vivaient en sorte de confréries, à la bordure des villes ou des villages (Lc 17, 12). Ils devaient mener une vie de pénitence et d’expiation. En guérissant des lépreux, Jésus redonnait non seulement vie à leurs chairs qui pourrissaient, mais rendait leur dignité à ces personnes qui étaient contraintes de vivre en marge de la société. Afin de pouvoir réintégrer la vie normale, un lépreux guéri devait se présenter aux prêtres du Temple afin de faire constater sa purification. (Mc 1, 44; Lc 17, 14)

Les causes des maladies étaient parfois imputées aux démons ou au pouvoir de Satan. Ainsi, nous parlant d’une femme courbée que Jésus venait de guérir, Luc écrit que Satan l’avait liée pendant dix-huit ans (Lc 13, 16). Les cas d’épilepsie, dont les évangiles nous décrivent les symptômes avec précision, étaient aussi considérés comme des cas de possession : «Il a un esprit muet. L’esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette à terre et l’enfant écume, grince des dents et devient raide»
(Mc 9, 17-18). L’exorcisme, tel que pratiqué par Jésus à plusieurs reprises était aussi une forme de guérison répandue contre ces esprits impurs.

Les récits de miracles accomplis par Jésus dans les évangiles nous révèlent plus qu’un simple pouvoir de guérison, ils nous dévoilent qu’en Jésus de Nazareth, le royaume de Dieu est déjà inauguré. En libérant un possédé de son démon, Jésus montre symboliquement que le projet de Dieu est de faire passer l’être humain de la servitude à la liberté. En guérissant un paralytique ou rendant la vue à un aveugle, il annonce que l’humanité est appelée à une vie en plénitude et non plus défigurée ou diminuée par la maladie ou la mort.

Père Ludovic Nobel