A la lecture des évangiles, nous pouvons affirmer avec certitude trois éléments concernant la mort de Jésus. Tout d’abord, il meurt alors que Ponce Pilate était procurateur de Judée, charge qu’il occupa entre 26 et 36 de notre ère. Ensuite, les 4 évangiles s’accordent à dire que Jésus mourut un vendredi à Jérusalem (Mc 15, 42 ; Lc 23, 54 ; Mt 27, 62 ; Jn 19, 31).
Toutefois, les évangiles synoptiques et Jean ne parlent pas du même vendredi. En effet, selon les trois synoptiques, Jésus partagea le repas pascal le jeudi soir et mourut le lendemain en pleine Pâque juive. (Mt, 26, 17 et //). La fête de Pâque durait sept jours du 15 au 21 Nisan. Le 14 Nisan était le jour de la préparation, où l’on immolait les agneaux au Temple et où l’on retirait le levain des maisons. Le mois de Nisan correspondait en général au mois d’avril. Rappelons encore que pour les Juifs les jours commencent le soir, au moment où la première étoile se lève. Ainsi, selon ces explications, la chronologie des synoptiques serait la suivante. Le jeudi saint correspondrait au 14 Nisan, soit au jour de préparation de la fête. Au soir de ce jeudi, commença la fête à proprement parler et Jésus mangea la Pâque avec ses apôtres. Le lendemain, le vendredi 15 Nisan, Jésus est mis à mort sur la croix en pleine Pâque.
Chez Jean, Jésus partage un dernier repas avec les disciples avant la Pâque (Jn 13, 1). Plus tard dans la nuit, au moment de conduire Jésus chez Pilate, les Juifs n’entrent pas dans la résidence d’Hérode, par crainte de se souiller et de ne pouvoir manger le repas de Pâque (Jn 18, 28). Pour Jean, si Jésus meurt bel et bien un vendredi, ce jour correspond toutefois au jour de la préparation de la Pâque (Jn 19, 31) au moment où les agneaux sont immolés dans l’enceinte du Temple. Jésus meurt donc le vendredi 14 Nisan alors que la Pâque n’a pas encore commencé.
Il est probable qu’il faille préférer la chronologie de Jean. En effet, procéder à une exécution durant les fêtes de Pâque aurait violé les règles juives. Il est en effet plus probable que l’on se soit empressé de terminer le procès de Jésus et sa mise à mort juste avant le début de cette grande fête. C’est probablement pour des raisons théologiques que la tradition synoptique a fait du dernier repas de Jésus un repas pascal. Chez Jean, la symbolique est d’ailleurs tout aussi belle : Jésus, l’agneau pascal meurt au moment où les agneaux sont immolés.
Grâce au calcul astronomique, nous pouvons déduire que Jésus est probablement décédé le vendredi 14 Nisan de l’an 30, soit le 7 avril de l’an 30 de notre ère.
Père Ludovic Nobel
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