CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juil 23

Enseignement à la prière

Lectures du dimanche 24 juillet 2022

«Dans le baptême, vous avez été mis au tombeau avec lui et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.» (Col 2, 12)

Dans l’évangile de ce dimanche, les apôtres demandent instamment à Jésus de leur enseigner à prier, lui qu’ils avaient déjà si souvent vu en prière. Jésus acquiesce à leur désir, mais plutôt que de leur faire un long discours sur la prière, plutôt que de leur enseigner des formules toutes faites, il s’efforce de leur inculquer que la vraie prière est avant tout l’expression d’une vie intérieure, d’un état d’âme. La vraie prière engage à la fois notre être et notre vie et exprime le sentiment profond de l’homme qui se sait enfant de Dieu et frère de ses semblables.

Notre père : voilà pour ainsi dire le mot clé de toute prière. Nul avant Jésus n’avait parlé à Dieu avec une telle intimité. Voilà que le Christ lui-même nous invite à dire avec confiance ce mot si chargé de tendresse, mais cette familiarité toute filiale suppose aussi une attitude foncière d’adoration. Autrement dit, nous devons faire en nous-mêmes toute la place à Dieu : «Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne.» (Lc 11, 2) Ces deux souhaits expriment un désir profond : que ce nom de Père soit reconnu par tous les humains et que son Règne, c’est-à-dire son Œuvre de Salut, s’étende au monde entier.

Faire nôtre ses souhaits, c’est aussi désirer entrer nous-mêmes dans le projet de Dieu et devenir conformes à ce que le Seigneur attend de nous. Ainsi dans la prière, nous pensons d’abord à Dieu en désirant accomplir sa volonté. Dans cette optique, nous lui présentons ensuite nos demandes, que saint Luc résume à trois principales : le pain, le pardon, notre protection.

Le pain symbolise, selon les Pères de l’église, toutes les nourritures dont nous avons besoin : le pain matériel nécessaire à la vie de notre corps, mais aussi la nourriture spirituelle nécessaire à la vie de notre âme : la Parole de Dieu est le Pain Eucharistique ainsi que le souligne Jésus : «Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.» (Jn 6, 51)

Vient ensuite le pardon de nos fautes qui est étroitement lié à notre propre façon de pardonner aux autres. En effet, si le Royaume de Dieu est le rassemblement de tous les hommes dans l’intimité du père, il convient que l’harmonie soit réalisée à la fois entre les hommes et Dieu ainsi qu’entre les hommes entre eux. Nous demandons cette harmonie profonde dans la prière.

Enfin, nous demandons la protection dans les épreuves et les tentations, non pour les supprimer mais pour les surmonter. Si nous acceptons de nous laisser façonner par ces paroles et par la mentalité qu’elles impliquent, alors notre prière sera de plus en plus vivante et nécessaire. Elle deviendra comme la respiration de notre âme.

Gn 24, 20-32 / Col 2, 12-14 / Lc 11, 1-13