En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole:
«Un homme qui partait en voyage
appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents
s’approcha, présenta cinq autres talents
et dit:
“Seigneur,
tu m’as confié cinq talent;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
Son maître lui déclara:
“Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup;
entre dans la joie de ton seigneur.”
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit:
“Seigneur,
tu m’as confié deux talents;
voilà, j’en ai gagné deux autres.”
Son maître lui déclara:
“Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup;
entre dans la joie de ton seigneur.”Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit:
“Seigneur,
je savais que tu es un homme dur:
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
Son maître lui répliqua:
“Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents!” » (Mt 25, 14-30)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 31 août 2024.
Pour bien saisir le sens de la parabole de l’évangile, il importe de préciser un point: quelle était la valeur d’un talent? Malgré les paroles du maître à l’endroit des deux premiers serviteurs – «Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur.» (Mt 25, 21 et 24) – ce n’est pas une somme insignifiante. En effet, un talent équivalait à quinze années de salaire pour un ouvrier!
Si le maître parle de “peu de chose”, c’est pour faire contraste avec ce qu’ont mérité les deux serviteurs ayant rapporté des gains. Avec cette donnée en main, examinons de plus près la parabole.
Les deux premiers serviteurs, devant la fortune qui leur est confiée, choisissent de s’en occuper sérieusement. Le troisième fait tout le contraire en enfouissant la somme reçue, comme s’il en avait peur… ou honte. Il l’accueille comme quelque chose d’embarrassant, susceptible de lui attirer la colère de son maître.
Les paroles des serviteurs au retour du maître sont très significatives. Les deux premiers disent avoir gagné de nouveaux talents. Le troisième dit, en parlant de son unique talent:
«Le voici. Tu as ce qui t’appartient.» (Mt 25, 25)
Contrairement aux deux premiers, il laisse entendre qu’il ne se considère pas partenaire des affaires de son maître. Plutôt que d’être fier de la responsabilité que lui avait confiée le maître, il en a eu peur. Il s’est bien gardé de chercher à gagner quelque profit que ce soit ou de faire évoluer de quelques façons la somme reçue.
1 Co 1, 26-31 / Mt 25, 14-30
Comments are closed.