CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juin 22

Grâce et loi

Lectures du jeudi 23 juin 2022

«C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis.» (Ps 138 (139), 13-14ab)

Nous fêtons aujourd’hui la Nativité de Saint Jean-Baptiste. Il n’y a que Jésus et Marie dont on fête également la naissance. Ce fait montrerait à lui seul l’originalité de la vie, de la personne et du destin de Saint Jean-Baptiste dans le cœur de Dieu. Autrefois, on allumait le 24 juin les “feux de la saint Jean” pour rappeler la parole de Jésus : «Jean était la lampe qui brûle et qui brille.»
( Jn 5, 35)
Cette solennité nous invite à nous aussi à rayonner dans la nuit du monde pour attirer et guider nos frères vers la véritable lumière.

L’évangile nous informe sur une petite controverse à propos du nom à donner à Jean-Baptiste. Les voisins, attachés à la tradition, souhaitent appeler l’enfant du nom de son père, mais Élisabeth et Zacharie s’accordent pour lui donner le nom de Jean qui signifie la “grâce de Dieu”. Saint Antoine de Padoue commentant ce passage nous dit :

Ceux qui appellent l’enfant du nom de leur père représentent ceux qui, alors que le Seigneur révèle les nouveaux dons de la grâce, préféreraient qu’il prêche plutôt les ordonnances coutumières du sacerdoce ancien. Ils veulent imposer le nom du père, parce qu’ils veulent recevoir la justice qui vient de la loi, plutôt que la grâce qui vient de la foi.

La précision est intéressante, car elle montre qu’il faut souvent dépasser la tradition pour atteindre le niveau de la grâce. Le nom de Zacharie rappelle le prophète éponyme qui annonçait la venue du Messie à Jérusalem sur un âne et revenir à ce nom constitue une fixation sur le sacerdoce ancien et l’observance de la loi. Il importait plus de se tourner vers l’avenir, c’est-à-dire le don de la grâce, qui se manifestera divinement par le sacerdoce nouveau de Jean le futur baptiste. En effet, il sera appelé à désigner le messie, à le baptiser, à appeler les foules à le suivre, tandis que lui-même doit s’effacer. Les parents de Jean-Baptiste sont encore du monde ancien de la loi, mais accueillant leur enfant, ils entrent déjà dans le monde nouveau de la grâce.

Is 49, 1-6 / Ac 13, 22-26 / Lc 1, 57-66.80