Il en choisit douze | Père Ludovic Nobel, supérieur général des Missionnaires de Bethléem

Lectures du mardi 6 septembre 2022

«C’est déjà un échec pour vous d’avoir des litiges entre vous. Pourquoi ne pas plutôt supporter l’injustice ? Pourquoi ne pas plutôt vous laisser dépouiller ? Au contraire, c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez les autres, et cela, vous le faites à des frères!» (1 Co 6, 7-8)

L’Église est une communauté de frères et de sœurs. Pour Paul, ce principe n’est pas qu’une pieuse pensée à répéter pour consoler et faire ronronner mais c’est une affirmation efficace qui a l’effet d’une claque en plein visage. En effet, elle constitue un programme, une structure de vie commune pour que se déploie le dynamisme spirituel du baptême, rappelé en fin de lecture. Les baptisés sont invités à se soutenir mutuellement et des structures doivent être mises en place pour que la justice puisse durer. Il ne s’agit pas de s’arroger une petite vie tranquille pour aujourd’hui, car tout est à situer dans la perspective du royaume de Dieu !

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus choisit ses disciples, après un long temps de solitude et de prière, de laquelle jaillit l’Église. Parmi ces hommes, certains sont frères de sang, mais ils ne se connaissaient pas pour la plupart. Jésus les avait rassemblés au gré de ses pérégrinations et prédications, au gré de ses humeurs mûries dans la prière. Les attirant autour de lui, ils se retrouvent désormais plus près les uns des autres, en un groupe compact et reconnaissable. Ce groupe n’est toutefois pas coupé de la foule des disciples et des multitudes venues se faire guérir.

Pourquoi des apôtres ? Le texte n’en dit rien. Alors, des apôtres pour rien ? Pour être avec lui ? Vivre avec lui ? De lui ? Anticipation de la communauté ecclésiale d’après Pâques ? Dans tous les cas, ces appelés nous préfigurent dans le baptême et à chacun de nos rassemblements eucharistiques.

1 Co 6, 1-11 / Lc 6, 12-19