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Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Août 16
La voie de l’enfance : choisir la petitesse qui libère et ouvre le Royaume

La voie de l’enfance : choisir la petitesse qui libère et ouvre le Royaume

Aujourd’hui, l’Évangile nous remet à hauteur d’enfant : non pas l’infantilisme, mais la simplicité confiante qui laisse Dieu être Dieu. Entre nos idoles subtiles et nos rêves de toute-puissance, la Parole trace un chemin sûr : servir le Seigneur sans partage et accueillir Jésus avec un cœur libre, à la manière des petits.

Servir le Seigneur, sans mélange

À Sichem, Josué convoque tout Israël pour un acte solennel d’alliance. Il place le peuple devant une décision claire : « Craignez le Seigneur, servez-le avec intégrité et fidélité ; écartez les dieux que vos pères ont servis… » (Jos 24).

La mémoire des œuvres de Dieu — libération d’Égypte, traversée du désert, don du pays — devient le fondement d’une liberté vraie : renoncer aux idoles et choisir le Seigneur. La pierre dressée à Sichem atteste ce “oui” collectif, mais rappelle aussi sa fragilité : l’alliance se vit dans la durée, pas seulement dans l’émotion d’un jour.

Dans l’Évangile : laisser venir les petits

Alors que des enfants sont présentés à Jésus pour l’imposition des mains, les disciples filtrent, écartent, “organisent”. Jésus déjoue ce réflexe et déclare : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » (Mt 19, 14).

La bénédiction n’est pas une option marginale : elle révèle l’ADN du Royaume. Le Christ ne glorifie pas la faiblesse pour elle-même ; il met en lumière la disponibilité, la confiance, l’absence de calcul — tout ce que nos défenses d’adultes compliquent.

La petite voie qui rend grands

Le fil rouge entre Sichem et Béthanie (où Jésus bénit les petits) est limpide : la vraie liberté consiste à servir (Josué) et à se laisser accueillir (les enfants). Dans notre tradition de l’Enfant de Bethléem, nous nommons cela la simplicité filiale : apprendre à vivre à partir d’un cœur pauvre, transparent, où Dieu peut déposer ses dons.

C’est la “voie d’enfance” chère à tant de saints : une humilité lucide qui reconnaît nos limites, renonce aux idoles discrètes (performance, image de soi, contrôle) et laisse la grâce conduire. Être enfant au sens évangélique, c’est sortir du fantasme d’autosuffisance pour entrer dans la joie d’être porté : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50).

Cette petitesse n’est pas rétrécissement, mais espace de fécondité : Dieu peut y faire grandir en nous la charité, « car là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur » (Lc 12, 34).

Devant Dieu, renouvelons le choix de Sichem : « Quant à nous et à notre maison, nous servirons le Seigneur. » (cf. Jos 24). Dans nos relations, adoptons la posture de Jésus envers les petits : accueil, bénédiction, écoute. Dans la prière, demandons la grâce d’un cœur d’enfant : simple, confiant, prompt à revenir quand il s’égare.

Prière du jour

Seigneur Jésus, Enfant de Bethléem,
remets en nous la simplicité qui te plaît.
Délivre-nous des idoles visibles et cachées,
apprends-nous la confiance du petit qui se laisse porter.
Donne-nous un cœur pauvre et large,
assez libre pour servir sans calcul et bénir sans tarder.
Que ton Esprit fasse de nous des enfants du Royaume,
pour la joie du Père et la vie du monde.
Amen.


Références bibliques

  • Jos 24, 14-29
  • Mt 19, 13-15

 


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
on présenta des enfants à Jésus
pour qu’il leur impose les mains en priant.
Mais les disciples les écartèrent vivement.
Jésus leur dit :
« Laissez les enfants,
ne les empêchez pas de venir à moi,
car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
Il leur imposa les mains,
puis il partit de là.

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 16 août 2025.

Pour méditer

  • Quelles “petites” décisions concrètes peuvent nous aider aujourd’hui à renoncer à nos idoles et à choisir le Seigneur ?
  • Où le Christ nous invite-t-il à accueillir et bénir — à la manière des enfants — dans notre communauté ou notre famille ?
  • Quelle pratique simple (silence, Parole, service) peut nourrir en nous la confiance filiale au long de la semaine ?