Face aux énigmes de notre existence, la fidélité de Dieu se révèle dans l’histoire de Joseph et dans l’envoi des Apôtres : deux récits où le mal apparent devient occasion de salut et où chaque appel nous engage à porter l’Évangile.
« Mais maintenant ne vous affligez pas, et ne soyez pas tourmentés de m’avoir vendu, car c’est pour vous conserver la vie que Dieu m’a envoyé ici avant vous. »
(Gn 45, 5)
Joseph, instrument du salut
Joseph, trahi et vendu par ses frères, aurait pu nourrir rancune et désir de revanche. Au contraire, il reconnaît l’action mystérieuse de Dieu : si son exil en Égypte a paru funeste, c’est pour un “plus grand bien” – la survie de sa famille pendant la famine et, par ricochet, le dessein de salut pour tout le peuple.
Nous aussi, nous sommes appelés à la confiance : quand les événements nous échappent, c’est peut-être le signe d’un plan divin qui se déploie en secret.
Les Apôtres envoyés en mission
Dans l’Évangile, Jésus appelle ses douze disciples et leur confère un pouvoir étonnant : « Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (Mt 10, 7-8).
Pas de bagages, pas de trésor personnel : leur force réside dans la gratuité du don reçu et dans la confiance totale en la Providence. Leur départ, deux à deux, nous rappelle que notre vie est un mouvement permanent vers ceux qui attendent la miséricorde.
Confiance et départ perpétuel
Ni assurances ni certitudes humaines ne suffisent à porter l’Évangile : l’essentiel tient à notre abandon filial.
Comme Joseph et les Apôtres, nous sommes invités à laisser Dieu diriger notre “barque” sur les eaux parfois agitées de l’existence. Chaque étape, même la plus obscure, peut devenir semence de vie nouvelle.
Osons avancer sans filet, confiants que le Seigneur nous préserve et nous envoie là où son salut est attendu.
Prière du jour
Seigneur,
toi qui fais jaillir le bien là où le mal semblait triompher,
donne-nous la foi de Joseph et le zèle des Apôtres :
que nous sachions, au cœur de nos exils et de nos routes,
reconnaître ta main providentielle
et porter avec liberté la joie de ton Royaume.
Amen.
Références bibliques
- Gn 44, 18-21.23b-29 ; 45, 1-5
- Mt 10, 1-7
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux, expulsez les démons.
Vous avez reçu gratuitement :
donnez gratuitement.
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre
à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route,
ni tunique de rechange,
ni sandales, ni bâton.
L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez,
informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir,
et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison,
saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne,
que votre paix vienne sur elle.
Si elle n’en est pas digne,
que votre paix retourne vers vous.
Si l’on ne vous accueille pas
et si l’on n’écoute pas vos paroles,
sortez de cette maison ou de cette ville,
et secouez la poussière de vos pieds.
Amen, je vous le dis :
au jour du Jugement,
le pays de Sodome et de Gomorrhe
sera traité moins sévèrement que cette ville. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 10 juillet 2025.
Pour méditer
- À quels événements encore obscurs de ma vie suis-je invité à faire confiance comme Joseph ?
- Où ressens-je un appel à partir « sans bagage », uniquement soutenu par la grâce reçue ?
- Quel service gratuit puis-je offrir aujourd’hui pour manifester la proximité du Royaume ?
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