Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 06
Le Christ parmi les marginaux : La tendresse de Dieu au cœur de nos exclusions

Le Christ parmi les marginaux : La tendresse de Dieu au cœur de nos exclusions

Jésus se laisse approcher par ceux qu’on évite, il écoute ceux qu’on juge, il mange avec ceux qu’on exclut. Dans l’Évangile, sa présence au milieu des marginaux n’est pas un simple geste de compassion, mais la révélation du visage même de Dieu : un Dieu qui cherche, qui accueille et qui se réjouit de chaque retour. Aujourd’hui encore, cette miséricorde bouscule nos certitudes et ouvre nos cœurs.

La joie du Ciel pour un seul égaré

Dans l’Évangile selon saint Luc (Lc 15, 1-10), les publicains et les pécheurs s’approchent de Jésus pour l’écouter. Les pharisiens, eux, murmurent : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »

Jésus répond par deux paraboles pleines de tendresse : celle de la brebis perdue et celle de la pièce d’argent retrouvée. Dans les deux récits, Dieu est le premier à prendre l’initiative de la recherche. Il ne se résigne jamais à la perte d’un seul de ses enfants : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! »

Voilà la clé de l’Évangile : Dieu se réjouit plus d’un seul pécheur converti que de quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. La conversion n’est pas d’abord une correction morale, mais un retour dans les bras du Père, une expérience de tendresse et de joie.

L’amour qui traverse les frontières

Luc nous montre un Jésus qui franchit les barrières sociales et religieuses. Il ne se tient pas à distance des « impurs », mais partage leur pain. Dans la logique du Royaume, il n’y a pas de “dehors” : chaque vie compte, chaque personne mérite d’être cherchée, retrouvée, célébrée.

Dans notre monde, d’autres frontières ont remplacé celles des pharisiens : exclusion, méfiance, indifférence, peur de la différence. Pourtant, le Christ continue d’aller vers les périphéries humaines, là où la blessure devient lieu de rencontre. Il nous invite à faire de même — à quitter les 99 brebis en sécurité pour rejoindre celle qui s’est perdue, là où l’amour devient concret.

Dieu se fait proche des petits

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, la miséricorde n’est pas un concept : c’est une attitude, une manière d’être. L’Enfant de la crèche ne juge pas, il accueille.
Il ne parle pas fort, mais sa présence console. Il s’incline devant la fragilité et révèle que Dieu choisit la petitesse pour sauver le monde.

Pour nous, missionnaires, cette Parole est un appel à vivre auprès des “marginaux” de nos réalités quotidiennes — les oubliés, les blessés, ceux que la société regarde de loin. Servir selon l’esprit de Bethléem, c’est porter sur chaque visage le regard du Christ, celui qui ne méprise jamais, mais relève toujours.

« Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Cette joie divine est la source de notre espérance missionnaire : aucun être humain n’est perdu aux yeux de Dieu. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous appelle à changer de perspective : à cesser de juger selon les apparences, à accueillir plutôt qu’à exclure, à célébrer chaque signe de progrès, aussi minime soit-il.

Nous sommes du côté de Jésus lorsque nous nous réjouissons d’une conversion, d’un retour, d’un pas timide vers la lumière. Nous devenons pharisiens lorsque nous oublions que la miséricorde précède la justice.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
toi qui t’es fait proche des pécheurs et des exclus,
ouvre nos cœurs à la miséricorde.
Apprends-nous à chercher ceux qui se sont égarés,
à les porter sur nos épaules avec douceur,
et à nous réjouir de tout signe de vie retrouvée.
Donne-nous ton regard de Bethléem :
celui qui voit au-delà des apparences,
celui qui relève, guérit et console.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
    Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
    Alors Jésus leur dit cette parabole :
    « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
    Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
    et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
“Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !”
    Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.

    Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent
et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
    Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
“Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !”
    Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 6 novembre 2025.


Références bibliques

  • Rm 14, 7-12
  • Lc 15, 1-10

 

Pour méditer

  • Qui sont, pour nous aujourd’hui, ces “marginaux” que le Christ viendrait chercher ?
  • Savons-nous nous réjouir de la conversion ou du simple progrès d’un frère ?
  • Comment notre communauté peut-elle refléter la tendresse de Dieu pour les exclus ?