Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 12
Jésus qui guérit, suscite-t-il notre foi ? Le miracle du cœur reconnaissant

Jésus qui guérit, suscite-t-il notre foi ? Le miracle du cœur reconnaissant

Jésus guérit les corps, mais il cherche les cœurs. Dans l’Évangile de ce jour (Lc 17, 11-19), dix lépreux crient leur détresse, et tous reçoivent la même grâce : la guérison. Mais un seul revient, bouleversé, pour rendre gloire à Dieu. Le miracle devient alors rencontre. Ce n’est pas la guérison qui sauve, mais la foi qui reconnaît le Sauveur.

Le cri des lépreux : la foi dans la détresse

Alors que Jésus marche vers Jérusalem, dix lépreux se tiennent à distance et crient : « Jésus, Maître, prends pitié de nous ! » (Lc 17,13) Ce cri est déjà une prière, une confession de foi naissante. La lèpre, dans la Bible, n’est pas seulement une maladie du corps — elle symbolise l’exclusion, la honte, la séparation. Les lépreux sont mis à l’écart de la communauté, privés de culte, d’amitié, de vie sociale. Leur cri, c’est celui de toute humanité blessée qui attend d’être rejointe, regardée, aimée.

Jésus ne les touche pas, ne fait aucun geste spectaculaire. Il dit simplement : « Allez vous montrer aux prêtres. » (Lc 17,14) Autrement dit : faites confiance avant de voir. Croyez avant d’être guéris. Et « en cours de route, ils furent purifiés ». Le miracle naît de l’obéissance, de cette marche dans la foi.

Parmi les dix, un seul revient sur ses pas, « glorifiant Dieu à pleine voix ». Et saint Luc précise : « Or, c’était un Samaritain. » (Lc 17,16) Cet étranger, considéré comme hérétique par les Juifs, devient le modèle de la vraie foi. Il ne s’arrête pas à la guérison : il reconnaît en Jésus la source de la vie. Il ne se contente pas du don : il cherche le Donateur.

Le geste de se prosterner aux pieds du Christ est celui de l’adoration. Et Jésus, touché, lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » (Lc 17,19) Les dix ont été guéris, mais un seul est sauvé. La différence ? La reconnaissance. Le salut ne consiste pas seulement à être libéré du mal, mais à entrer dans la relation vivante avec Dieu.

La gratitude comme chemin du Royaume

Le Livre de la Sagesse (Sg 6,1-11) invite les puissants et les sages à se souvenir que tout bien vient de Dieu : « C’est lui qui sondera vos œuvres et scrutera vos intentions. » (Sg 6,3) La véritable sagesse n’est pas le savoir, mais la reconnaissance. Celui qui reconnaît Dieu dans sa vie devient capable de le louer en toute chose — dans la joie comme dans l’épreuve. La gratitude ouvre le cœur à la foi, car elle transforme ce que nous recevons en offrande.

Dans notre spiritualité, l’Enfant de Bethléem est le signe du Dieu humble qui se fait proche de la misère humaine. Il ne guérit pas seulement nos plaies visibles, mais il touche le cœur. Le Samaritain qui revient vers Jésus incarne cette foi simple et reconnaissante : la foi de Bethléem, pauvre mais confiante, qui s’émerveille du don reçu avant même de tout comprendre. Guérir ne suffit pas — il faut apprendre à remercier, à reconnaître la présence du Sauveur au cœur même de nos guérisons.
La foi commence là : dans le mouvement du cœur qui revient vers Dieu, non par devoir, mais par amour.

Devenir témoins du miracle de la gratitude

Combien de fois recevons-nous des grâces sans en rendre grâce ? Combien de prières exaucées passent inaperçues, faute d’un cœur attentif ? Jésus continue de guérir — mais cherche en nous la foi qui reconnaît.

La gratitude est la plus belle réponse au miracle. C’est elle qui transforme une bénédiction passagère en rencontre éternelle. Puissions-nous, à la suite du Samaritain, revenir vers le Christ, chanter sa miséricorde, et vivre chaque jour comme un acte d’action de grâce.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
Toi qui guéris les cœurs avant les corps,
donne-nous la foi reconnaissante du Samaritain.
Que nos yeux s’ouvrent sur les merveilles de ton amour,
et que nos vies deviennent louange et service.
Guéris-nous de l’ingratitude,
et fais de nous des témoins de ta miséricorde.
Toi qui vis et règnes, maintenant et pour les siècles des siècles.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
    Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
    et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
    À cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »

En cours de route, ils furent purifiés.
    L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
    Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas
et rendre gloire à Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 12 novembre 2025.


Références bibliques

  • Sg 6, 1-11
  • Lc 17, 11-19