Le véritable maître est celui qui se fait serviteur. L’Évangile de ce jour (Lc 12, 35-38) nous révèle un renversement radical : Jésus, le Seigneur et Maître, se ceint d’un linge et sert ses disciples. Dans la lumière de la Parole, nous découvrons la joie de vivre debout, en tenue de service, dans l’attente confiante du retour du Maître qui vient.
L’histoire humaine relue dans la lumière du Christ
Dans la première lecture (Rm 5, 12.15b.17-19.20b-21), saint Paul oppose deux figures : le premier Adam, symbole de la chute et du péché, et le nouvel Adam, le Christ, source de salut et de vie nouvelle. Par un seul homme, le péché est entré dans le monde ; par un seul homme aussi, la grâce a surabondé. Là où la désobéissance a provoqué la mort, l’obéissance du Christ a fait jaillir la vie. Paul montre ici que la libération ne vient pas de l’effort humain, mais de l’obéissance aimante du Fils.
Jésus devient le modèle de tout disciple appelé à servir humblement.
Le Maître qui sert
Dans l’Évangile selon saint Luc, Jésus invite ses disciples à rester en tenue de service, la ceinture autour des reins et les lampes allumées. Il décrit un Maître qui, à son retour, trouve ses serviteurs vigilants et… les fait asseoir pour les servir lui-même.
Ce geste bouleversant renverse toute logique humaine : le Seigneur prend la place du serviteur. C’est déjà l’annonce du lavement des pieds, la parabole vivante de la tendresse de Dieu qui se met à genoux devant l’humanité.
Luc nous enseigne ici la vigilance aimante : il ne s’agit pas d’attendre dans la peur, mais dans l’amour actif. Le disciple reste debout, disponible, attentif à la venue du Seigneur. Être prêt, ce n’est pas craindre la nuit, mais la traverser avec la lampe de la foi.
Le Christ, Serviteur de la grâce
Dans la lumière de la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, cette page prend une profondeur nouvelle. Le Dieu qui se fait petit dans la crèche, le Maître qui se fait serviteur, c’est le même mystère : l’amour humble et gratuit. Servir, c’est aimer.
Être en tenue de service, c’est adopter le style de vie du Christ : disponibilité, douceur, attention à l’autre. La spiritualité de Bethléem nous apprend à reconnaître le Maître dans le visage des petits, et à servir Dieu en servant nos frères.
« Debout ! » – tel est le cri de l’Évangile. Le Seigneur nous veut debout, éveillés, la lampe allumée, prêts à accueillir sa venue dans les événements du quotidien. Être disciple, c’est vivre cette attente joyeuse, non dans la peur du jugement, mais dans la confiance de l’amour. C’est laisser le Christ passer dans notre vie, pour nous servir encore de sa grâce et nous rendre participants de son Royaume.
Prière du jour
Seigneur Jésus, Maître et Serviteur,
Toi qui te ceins pour nous servir,
apprends-nous à veiller dans la joie et la fidélité.
Rends nos cœurs attentifs à ta venue,
nos mains prêtes à servir nos frères.
Que la douceur de l’Enfant de Bethléem
inspire chacun de nos gestes d’amour.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Restez en tenue de service,
votre ceinture autour des reins,
et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître
à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,
trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
c’est lui qui, la ceinture autour des reins,
les fera prendre place à table
et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils ! »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 21 octobre 2025.
Références bibliques
- Rm 5, 12.15b.17-19.20b-21
- Lc 12, 35-38
Pour méditer
- Vivons-nous dans une vigilance active, prêts à accueillir le Seigneur dans l’ordinaire du quotidien ?
- Comment servons-nous nos frères à la manière du Christ serviteur ?
- Notre prière nous rend-elle plus disponibles à l’amour et à la grâce de Dieu ?






























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