Religion du cœur

Lectures du mardi 17 janvier 2023

«Alléluia ! De tout cœur je rendrai grâce au Seigneur dans l’assemblée, parmi les justes. Grandes sont les œuvres du Seigneur ; tous ceux qui les aiment s’en instruisent.» (Ps 110, 1-2)

Dans la lecture évangélique d’aujourd’hui et dans celle de demain apparaît le cœur de ce qui oppose Jésus à l’élite religieuse de son temps. Pour bien des pharisiens, la religion se résume à l’observance scrupuleuse de pratiques cultuelles dictées par la Loi et la tradition. Ici, l’absolu n’est plus Dieu mais le rite, la coutume, le système. C’est un peu comme si les partenaires d’un couple accordaient plus d’importance aux bagues échangées lors du mariage qu’ils ne s’en accordaient l’un à l’autre.

Jésus refuse catégoriquement cette vision des choses. Tout au long de sa vie publique, il répétera de maintes façons son opposition à cette forme de religion sclérosée et sclérosante. Il utilise ici l’épisode de David et de ses soldats mangeant les pains de l’offrande. La faim, besoin légitime du corps, a plus d’importance que le respect des éléments du culte. Rien n’est plus sacré que la personne humaine. Par cet exemple, Jésus laisse entendre que Dieu n’est pas un système rendant les êtres humains esclaves.

La religion des pharisiens, tout extérieure, n’atteint pas le cœur de la personne. Au contraire, elle l’endurcit, le rend rigide. La religion de Jésus, sans rejeter la valeur du culte, commande de placer au premier plan les aspirations les plus simples et les plus profondes du cœur humain : partage, paix, justice, pardon, douceur…

He 6, 10-20 / Mc 2, 23-28