Lectures du mercredi 13 juillet 2022
«Mais le ciseau se glorifie-t-il aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? La scie va-t-elle s’enfler d’orgueil aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le bois qui brandissait l’homme!» (Is 10, 15)
À première vue, les deux lectures de ce jour n’ont rien en commun. Par la bouche du prophète Isaïe, le Seigneur dénonce l’orgueil d’une nation qui se croit maître de l’univers alors qu’elle n’est qu’un instrument de la colère divine. Dans la lecture évangélique, Jésus laisse monter une prière de louange à son Père parce qu’il s’est révélé aux petits.
Pourtant, les deux lectures révèlent une même attitude de Dieu : il rejette l’orgueil, il se fait proche de l’humilité. Orgueil et humilité, ces mots ne sont plus à la mode. Aujourd’hui, on parle plutôt de confiance en soi, de connaissance et de mise en valeur des ressources personnelles, de capacité à prendre sa vie en main et cela n’est pas mauvais du tout.
Néanmoins, l’Écriture voudrait aujourd’hui simplement nous rappeler la tentation de tout être humain de vivre empêtré dans l’orgueil. Très souvent, nous nous voyons plus forts, plus savants, meilleurs que nous ne le sommes en réalité. En fait, l’homme se voudrait tout-puissant, à l’image du Dieu qu’il prie. Alors Dieu vient lui rappeler qu’il ne peut être qu’un être humain, créé, limité, mortel. Il ne s’agit pas de rabaisser la personne, mais simplement d’ajuster notre regard à la réalité et de savoir que c’est dans cette vérité que Dieu rejoint ceux et celles qu’il sauve comme ses enfants.
Is 10, 5-7.13-16 / Mt 11, 25-27
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