CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juin 05

Jésus le Messie?

Le terme « Messie » vient de l’hébreu et signifie « oint », c’est-à-dire celui qui a reçu une onction d’huile. En grec, ce même mot est traduit par « Χριστός », d’où dérive le terme français Christ. Le Christ est donc, littéralement parlant, celui qui a reçu l’onction. A l’époque de Jésus, les Juifs attendaient la venue du Messie avec impatience. Ils espéraient que ce Messie viendrait les libérer du joug de l’envahisseur romain et qu’il rétablirait le royaume d’Israël, jadis gouverné par le roi David. Mais, Jésus est-il vraiment le Messie attendu par Israël ?

Dès le début de son ministère, Jésus suscita de grands espoirs auprès de son peuple. Jean-Baptiste emprisonné envoie ses disciples demander à Jésus: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?» (Mt 11, 3) Rapidement les disciples de Jésus eux-mêmes eurent la conviction que Jésus était bel et bien le messie. Ainsi, à la question qu’il leur pose : «Et vous qui dites-vous que je suis?», Pierre répondra «Tu es le Messie» (Mc 8, 29).

Au moment de sa passion, la situation semble s’éclaircir encore. En effet, l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem le jour des Rameaux lève les derniers doutes possibles quand la foule l’acclame en disant : «Béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient!» (Mc 11, 10). Finalement Jésus reconnaîtra lui-même sa messianité lorsque le grand-prêtre l’interrogera : «Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni?». En affirmant : «Je le suis», Jésus signera sa mise à mort (Mc 14, 62).

Dans un premier temps, la mise à mort de Jésus sembla venir contredire sa messianité. Comment le Messie pourrait-il subir une mort si honteuse ? Petit à petit ses disciples comprendront néanmoins que Jésus est venu inaugurer un autre type de messianité. Sa messianité n’est pas d’ordre politique. En effet, c’est à travers la croix qu’elle prendra tout son sens. Pour le chrétien, la mort du Christ en croix est un acte de salut. Saint Paul ne se lassera de le répéter : «Christ est mort pour nous» (Rm 5, 8). Jésus est bel et bien le Christ, le Messie souffrant dont nous parlait Isaïe (cf. Is 53). C’est par le sacrifice de sa vie que le Christ est pleinement glorifié. Ainsi, Jésus a pleinement assuré l’espérance juive en transformant le sens de l’attente messianique par sa mort et sa Résurrection.

Père Ludovic Nobel