Pour les lectures du jour, consultez AELF – 28 avril 2024.
Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. (1 Jn 3, 18)
Les notions d’efficacité, de rendement et de production sont particulièrement appréciées dans le monde de l’économie moderne mais aussi, et cela peut nous étonner, dans les lectures bibliques d’aujourd’hui.
C’en est trop: le rôle de l’Église et de la foi n’est-il pas plutôt de nous proposer une respiration spirituelle au moins un jour de notre autrement laborieuse semaine?
Certes, la foi nous aide à mettre dans leurs justes perspectives nos soucis du quotidien mais il ne faut pas pour autant la réduire à cette seule dimension personnelle.
La religion du Verbe Incarné n’est pas une fuite du monde, bien au contraire, elle nous y engage et nous somme d’y apporter notre contribution positive.
Il existe dès lors un devoir chrétien de l’efficacité, que la liturgie de ce dimanche valorise.
Tout d’abord, Luc raconte dans le livre des Actes comment l’Église se construit et se multiplie grâce à l’entreprise de Paul, puis Jean presse ses disciples de mettre en œuvre l’amour fraternel. Enfin, Jésus se préoccupe du rendement maximum de la vigne de Dieu, ôtant «les sarments qui ne portent pas de fruit» et taillant les autres «afin qu’ils en portent davantage» (Jn 15, 2).
Outre la léthargie, il nous met cependant en garde contre un second danger qui menace notre foi: celui de l’activisme. Pour l’éviter, il est important que notre action s’inscrive toujours dans l’amour du Christ et lui demeure attachée:
Demeurez en moi, comme moi en vous. (…) afin que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. (Jn 15, 4.16)
Ce fruit qui demeure, c’est le partage du trésor que constitue notre foi. Elle devient ainsi moteur de charité et nombreux sont les saints et les saintes qui comprirent la double relation suivante: le meilleur et plus court chemin pour aller vers Dieu, c’est de rencontrer son frère et sa sœur et de les aimer; réciproquement, le plus court chemin pour aller vers son frère c’est de rencontrer le Christ.
Ac 9, 26-31 / 1 Jn 3, 18-24 / Jn 15, 1-8
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