«Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?» (Jn 20, 1.11-18)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 22 juillet 2024.
Tous les évangélistes mentionnent Madeleine parmi les femmes qui se rendent «le premier jour de la semaine» au tombeau vide (Mt 28, 1-8; Mc 16, 1-8; Lc 24, 1-11; Jn 20, 1-2) Le témoignage des trois synoptiques concorde sur presque tous les points: Madeleine est accompagnée d’une ou plusieurs femmes, elles sont venues très tôt et leur surprise est extrême de trouver le tombeau vide. Un ange leur apparaît et leur annonce «Jésus est ressuscité comme il l’avait dit.» (Mt 28, 6) Il leur enjoint d’aller annoncer la bonne nouvelle aux disciples.
Jean, dont nous venons de lire le passage, rapporte l’épisode de la même manière, mais sans préciser si Madeleine est ou non accompagnée d’autres femmes.
Marc (Mc 16, 9) et Jean (Jn 20, 11-18) font expressément de Madeleine le premier témoin de la Résurrection.
Toutefois, bon nombre d’auteurs et de commentateurs, à commencer par saint Grégoire le Grand ont assimilé Marie de Magdala à la pécheresse dont Luc raconte qu’elle oignit les pieds de Jésus lors du repas chez Simon le Pharisien (Lc 7, 36-40). La précision donnée par Luc, à savoir que de Madeleine «étaient sortis sept démons» (Lc 8, 2) fut reçue par ses auteurs comme une allusion à une vie dissolue. De là, à l’assimiler également à la sœur de Marthe et de Lazare, à Marie de Béthanie, il n’y avait qu’un pas.
En effet, Matthieu et Marc rapportent que la veille de la Passion, à Béthanie, «chez Simon le lépreux, une femme s’approcha, de Jésus avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très précieux et «elle le versa sur sa tête tandis qu’il était à table.» (Mt 14, 7; Mc 14, 3) De son côté, Jean précise: «Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare qu’il avait ressuscité des morts. (…) Marthe faisait le service (…) Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux.» (Jn 12, 1-3) Les exégètes discutent du nombre des onctions. Celle que rapporte Jean est-elle la même que celles que décrivent Matthieu et Marc?..
La piété populaire a identifié toutes ces femmes: Marie de Magdala, la pécheresse anonyme et Marie de Béthanie.
C’est pourquoi l’iconographie présente volontiers la Madeleine, reconnaissable à ses longs cheveux et à sa boîte à parfum: au pied de la Croix, avec Marie et saint Jean, dans la scène de l’apparition du Christ, couramment appelée “Noli me tangere”.
On représente Marie-Madeleine en pénitente, plongée dans la contemplation d’un crucifix et dans la méditation de la mort figurée par un crâne.
Comme Marie Madeleine, le cœur brûlant d’amour, allons à notre tour annoncer que Jésus est vivant!
Ct 3, 1-4a / Jn 20, 1.11-18
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