Lectures du dimanche 20 mars 2022
«Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.»
(Lc 13, 2-3)
Ces paroles sévères furent prononcées par Jésus à Jérusalem et non pas à l’adresse de grands pécheurs mais des personnes ordinaires comme vous et moi. En effet, un préjugé assez courant dans la mentalité juive interprétait le cas d’une mort violente comme un châtiment de Dieu pour une faute grave : on taxait volontiers les victimes de pécheurs, tandis que ceux qui avaient échappé au drame se décernaient un certificat de bonne conduite.
Jésus réagit contre ce préjugé : il fait remarquer à ses auditeurs que les accidents, les catastrophes, les événements malheureux dans lesquels telles personnes sont impliquées ne signifient pas une réprobation de Dieu à leur égard. La vérité, c’est que nous sommes tous pécheurs et que tout homme doit se convertir, même si sa vie est exempte de malheur. Il n’y a pas d’exception : même les saints ont à se convertir ! Moïse a bien dû enlever ses sandales pour se présenter devant le Seigneur.
Dans la seconde lecture, saint Paul met en garde les chrétiens contre toute présomption en ce domaine. Le besoin de faire pénitence, de nous transformer, de changer de vie est une exigence permanente de l’évangile qui concerne tous les chrétiens. La conversion n’est pas acquise une fois pour toutes ; il faut la renouveler tous les jours modestement discrètement dans l’effort et là persévérance en réalité on n’a jamais fini de se convertir parce qu’on n’a jamais fini de suivre Jésus, jamais fini d’adopter sa manière de penser, d’agir et de vivre.
Certes, Dieu ne demande pas à l’homme d’être parfaitement saint du jour au lendemain. S’il est dur à l’égard de l’indifférence coupable et orgueilleuse, il est par contre patient et miséricordieux envers le pécheur qui se reconnaît tel en toute humilité et se repent. Il est compréhensif à l’égard de toute bonne volonté. La parabole du figuier stérile, sans cesser d’inviter à la pénitence, illustre la longanimité divine. En effet, nous reconnaissons sans peine sous les traits du vigneron attentionné, la figure du Christ, tellement dévoué à son peuple, qu’il se refuse à l’abandonner avant d’avoir tout tenté pour le sauver.
Ex 3, 1-8a.10.13-15 / 1 Co 10, 1-6.10-12 / Lc 13, 1-9
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