CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Mar 26

Le monde de Dieu

Lectures du dimanche 27 mars 2022

«Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses.» (Ps 33 (34), 6-7)

Tout au long de ce carême, de dimanche en dimanche, nous découvrons le monde dans lequel Dieu nous appelle à vivre. Ce monde de Dieu n’est pas construit sur la peur et l’esclavage mais promeut au contraire la liberté et la solidarité.

La première lecture illustre ce projet de Dieu, en narrant les festivités qui accompagnent l’arrivée des hébreux en Terre Promise, après la libération d’Égypte et la longue traversée du désert. Dieu ne supporte pas de voir ses enfants esclaves sur une terre étrangère, mais souhaite que chacun puisse vivre en homme libre et se découvrir responsable de lui-même et de ses frères. Nous poursuivons à présent cette marche du « monde ancien [qui] s’en est allé » vers le « monde nouveau [qui] est déjà né. » (2 Co 5, 17)

Quel est ce monde ancien ? Le monde où l’on est esclave de ses égoïsmes et de l’amour de l’argent, le monde de l’indifférence aux autres et de l’intolérance, le monde où l’on sert d’abord ses caprices et ses instincts. N’y a-t-il pas encore en nous quelques traces de ce monde ancien ?

Un monde nouveau est déjà né ? Le monde de la réconciliation et de la paix, le monde du pardon mutuel et de la tolérance, le monde du partage fraternel : tel est le monde de Dieu. Pour y entrer, le Seigneur nous invite à nous réconcilier avec lui et entre nous, en nous laissant aimer par son esprit d’amour et de paix. Nous deviendrons alors des créatures nouvelles, mais pour cela, il nous faut encore redécouvrir le vrai visage de Dieu.

L’évangile d’aujourd’hui dénote une page d’une audace inouïe que seul Jésus, le Fils du Père, pouvait imaginer. À l’encontre d’un Dieu qui ne pardonne qu’au mérite, Jésus nous montre Dieu comme celui qui fait les premiers pas vers nous, comme le père de la parabole qui offre à tous son pardon gratuit.

Tel est le monde de Dieu, qui nous aime et nous accueille tels que nous sommes, avec nos lèpres et nos souillures, sans nous juger. Son amour supprime toutes les frontières que nous dressons instinctivement entre lui et les autres, entre les justes et les pécheurs. Il demeure absolument bouleversé devant le mal que nous nous faisons à nous-mêmes par nos péchés. Il met sa joie à nous en guérir et à accueillir ses enfants perdus, comme le berger met sa joie à retrouver sa brebis égarée.

Jos 5, 9a.10-12 / 2 Co 5, 17-21 / Lc 15, 1-3.11-32