En ce dernier jour du mois de Marie, l’Évangile nous rappelle que la première mission de Marie est de porter le Christ. Et avec elle, Dieu visite son peuple.
« Le Seigneur ton Dieu est en toi… il te renouvellera par son amour. » (So 3, 17)
Une rencontre, une visitation
L’évangile nous présente Marie, enceinte du Sauveur, qui se met en route vers la maison d’Élisabeth. Ce n’est pas un simple geste familial ou social. C’est le premier acte missionnaire de Marie : elle porte en elle le Christ, et elle va à la rencontre de l’autre pour le partager.
Le texte ne dit pas que Dieu visite Élisabeth. Et pourtant, c’est bien ce qui se passe. Par Marie, Dieu visite son peuple. L’enfant qu’elle porte est déjà reconnu : Jean tressaille dans le sein de sa mère, Élisabeth prophétise. L’Esprit Saint est à l’œuvre.
Visitation, un mot clé chez saint Luc
Le mot « visitation » n’est pas prononcé directement ici, mais il traverse tout l’évangile de Luc.
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Dans le Benedictus, Zacharie bénit Dieu car il a visité son peuple (Lc 1, 68).
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Dans l’épisode de Naïm, les gens proclament : « Dieu a visité son peuple » (Lc 7, 16).
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Jésus pleure sur Jérusalem : « Tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait » (Lc 19, 44).
La visite de Marie est donc bien la visitation de Dieu. Elle n’est pas la source de la grâce, mais celle qui la porte, celle qui la transmet avec humilité et empressement.
Aujourd’hui encore, Dieu visite
Cette page d’évangile n’est pas qu’un récit ancien. Elle est une dynamique toujours active. Chaque fois que le Christ est porté – par un geste, une parole, un service, une prière – Dieu visite le monde.
Chaque fois que nous imitons Marie, dans la discrétion, dans l’empressement du cœur, quelqu’un est touché, visité, relevé.
Et nous-mêmes ? Sommes-nous capables de reconnaître les visitations de Dieu dans nos vies ? Parfois à travers une personne, une parole, un imprévu ? Dieu ne cesse de venir. Encore faut-il le reconnaître.
Prière du jour
Seigneur,
à travers Marie, tu es venu visiter ton peuple.
Par elle, tu as porté la joie, l’Esprit et la paix.
Apprends-nous à devenir, nous aussi,
des porteurs discrets de ta présence.
Rends-nous attentifs aux visitations de ta grâce
dans les rencontres de chaque jour.
Amen.
Références bibliques
- So 3, 14–18
- Lc 1, 39–56
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 31 mai 2025.
Pour méditer
- Est-ce que je reconnais les moments où Dieu me visite ?
- Suis-je disponible pour porter le Christ à quelqu’un d’autre ?
- Comment puis-je aujourd’hui imiter l’élan et la simplicité de Marie ?
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