«En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger.» (Mc 6, 34)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 21 juillet 2024.
Les lectures de ce dimanche gravitent autour du thème du berger: le berger est en effet, une des images préférée de la Bible pour parler de Dieu. Une image très évocatrice pour un peuple qui a été longtemps nomade et éleveur de bétail.
Ainsi, déjà, le prophète Jérémie, dans la première lecture, est témoin d’une des périodes les plus sombres de l’histoire d’Israël, soit la déportation du peuple à Babylone par le roi Nabuchodonosor. Le prophète reproche aux rois et aux dirigeants du peuple d’être de misérables bergers qui laissent le peuple errer dans la dispersion.
Jérémie annonce du même souffle qu’un Messie viendra, qu’il désigne comme étant «germe juste» (Jr 23, 5) qui rassemblera ce peuple dispersé.
Cette image du berger qui prend soin de son peuple est ensuite appliquée à Jésus dans l’évangile.
Jésus est le bon berger, il est le pasteur par excellence qui prend soin de ses brebis.
Cette image du berger est toujours aussi évocatrice pour nous: nous avons sans doute tous en tête l’image d’un berger faisant paître son troupeau, prenant soin de lui, le protégeant des prédateurs, comptant chacune de ses brebis pour voir s’il n’en pas perdu aucune, sachant reconnaître chacune d’entre elles.
L’humanité et la proximité dégagées par cette image bucolique du pasteur nous touchent et nous rejoignent tout particulièrement. Nous aimons nous imaginer Jésus comme ce bon berger qui prend soin de chacune et de chacun de nous. Ce que l’évangile de ce dimanche fait à merveille.
Après l’envoi en mission des Douze, voici déjà leur retour aujourd’hui. Ceux-ci reviennent fatigués de leur périple, mais avec la joie au cœur. Et ils ont hâte de raconter à Jésus tout ce qu’ils ont accompli au nom de Dieu. En bon pasteur, Jésus leur propose alors de partir un peu à l’écart pour se reposer. Il sait, il sent qu’après une telle expérience, les apôtres ont vraiment besoin de pouvoir se reposer un peu, de se ressourcer, de se recentrer avant de pouvoir repartir avec des forces neuves.
Le côté très humain de ce Jésus berger envers ses apôtres nous touche et nous rejoint. Nous aimons entendre Jésus dire à ses amis: qu’il n’y a rien de plus légitime que de vouloir, de temps à autre, oublier le poids des tâches quotidiennes, le stress des déplacements, les soucis de tout ordres. Rien de plus légitime que de chercher du calme pour y goûter la douceur de l’intimité, en couple, en famille, entre amis.
L’Évangile nous montre souvent Jésus à l’écart, conversant avec son Père dans le secret. Et l’Évangile aurait pu s’arrêter là, sur cette image de Jésus partant à l’écart avec ses disciples. En cette période de vacances, il aurait alors été très facile de tirer quelques conclusions sur le besoin de repos et de détente. Toutefois, l’Évangile ne s’arrête pas là.
Or, la douceur du repos et du calme va être refusée aux apôtres rentrant de mission. Car, la tâche première du bon pasteur est de prendre soin de tout le troupeau.
Devant l’urgence de la mission, il n’est, en effet, pas pensable d’aller se reposer. Impossible de se soustraire à cette foule qui ressemble tant à un troupeau sans berger.
Jr 23, 1-6 / Ep 2, 13-18 / Mc 6, 30-34
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