CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Mar 12

Fêtes et pèlerinages juives II

Nous détaillions dans un précédent article, la célébration de la Pâque. Cette fête était la première des trois fêtes juives qui conduisait le fidèle à se rendre en pèlerinage à Jérusalem. Voici les deux suivantes…

La Pentecôte

Tout comme Pâque, Pentecôte était une fête agricole qui se célébrait, comme son nom le laisse deviner, cinquante jours après la fête des Azymes. Alors qu’à Pâque, l’on offrait le première gerbe de la moisson des orges, à la fête de Pentecôte, l’on fêtait la moisson des blés. Nommée fête des semaines dans l’Exode (Ex 23, 16 ; 34, 22), elle devint, par la suite, la célébration du mémorial de l’alliance et du don de la Torah au Sinaï. A l’époque de Jésus, cette fête marquait le renouvellement de l’alliance du peuple avec Dieu.

Les Tentes

Appelée la fête de la récolte dans l’Exode (Ex 23, 16 ; 34, 22), cette fête d’origine agraire marquait la fin de la récolte des fruits de la terre. Joyeuse, elle s’apparentait à une fête des vendanges, avec les risques d’ébriété que cela comporte. Religieusement parlant, elle rappelait les pérégrinations des Israélites dans le désert du Sinaï après la sortie d’Egypte (Lv 23, 10-43). En souvenir du séjour au désert, chaque famille dressait une hutte de branchage dans laquelle elle allait vivre toute une semaine. Très populaire au premier siècle de notre ère, Josèphe la décrit comme la plus sainte et la plus grande des fêtes (AJ 8, 100). Plusieurs de ces rites, devaient en effet marquer durablement les esprits. Ainsi, chaque matin, les prêtres se rendaient, en procession jusqu’à la piscine de Siloé pour y puiser de l’eau. Le peuple les accompagnait portant des lulav, sortes de palme faite de myrte et de saule et l’on jouait du shofar, corne de bélier, servant de cor. L’eau était ensuite ramenée au Temple où en chantant, les prêtres arrosaient l’autel. Cette libation d’eau était une prière pour demander le retour des pluies. Le soir, quatre grands chandeliers d’or illuminant toute la ville, étaient allumés dans le parvis des femmes. Jésus exploite admirablement la symbolique des Tentes, lorsqu’au dernier jour de la fête à laquelle il participe, il déclare : «si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi» (Jn 7, 37) ou encore : «Je suis la lumière du monde» (Jn 8, 12).

Quelques autres fêtes

Il convient encore de dire tout d’abord quelques mots sur le Yom Kippour ou la fête « du grand pardon ». C’était un jour de tristesse et de deuil que l’on célébrait quelques jours avant la fête joyeuse des Tentes. Le Grand-prêtre lui-même célébrait à cette occasion, demandant à Dieu, par le sacrifice offert, d’effacer toutes les fautes de son peuple. C’est également ce jour qu’il pénétrait dans le « saint des saints » où il offrait de l’encens et aspergeait, avec le sang du bélier sacrifié, la pierre sur laquelle reposait jadis l’arche de l’alliance. Dix jours avant le Yom Kippour avait également lieu la fête de Rosh Haschana ou du nouvel an.

L’évangile de Jean mentionne également que Jésus participa à la fête de la Dédicace (Jn 10, 22). Appelée aussi Hanoukka, elle commémorait l’anniversaire de la purification du Temple après la victoire de Judas Maccabée contre Antiochus Epiphane IV en 164 av. J.-C. (1 M 4, 36-51). Se référant à une histoire également attestée par le Talmud, Flavius Josèphe, l’appelle également la « fêtes des lumières ». En effet, au moment de rallumer la menorah, les prêtres ne trouvaient plus qu’une seule fiole d’huile, suffisante pour un seul jour. Mais, miraculeusement, la menorah brûla durant toutes les festivités qui durèrent huit jours sans s’éteindre. Traditionnellement célébrée en décembre, cette fête était aussi un signe de la victoire de la lumière sur l’obscurité.

Enfin, les Pourim rappelaient comment Esther réussit à sauver son peuple que les Perses voulaient exterminer. Célébrée en février ou mars, elle peut être comparée sous certains aspects au carnaval des chrétiens.

Père Ludovic Nobel