CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Fév 26

Fêtes et pèlerinages juives I

Dès l’époque de Salomon, les Juifs du monde entier montaient en pèlerinage à Jérusalem. En effet, l’écriture prescrivait de venir au Temple trois fois par an : à Pâque, à la Pentecôte et lors de la fête des Tentes (cf. Dt 16, 16 ; Ex 23, 14). Lors de ces fêtes dites de pèlerinage, l’essentiel consistait en la visite du Temple pour y célébrer et offrir des sacrifices en l’honneur du Seigneur. L’on peut facilement s’imaginer les foules qui affluaient à Jérusalem à l’occasion de ces fêtes, des milliers voire des dizaines de milliers de personnes. Certains parvenaient à se loger en ville, mais la plupart devaient passer la nuit à Bethphagé, Béthanie ou d’autres bourgs plus éloignés. Les pèlerinages mettaient le Temple et la prêtrise au centre de la vie religieuse du peuple juif. Ces rassemblements étaient l’occasion de raviver la fraternité ainsi que la flamme patriotique. Depuis la forteresse Antonia, les soldats romains suivaient les évènements avec une certaine anxiété, craignant que quelques soulèvements éclatent. Les commerçants quant à eux se frottaient les mains devant l’arrivée de ces masses qui devaient se nourrir et se loger sans oublier de se procurer de quoi offrir un sacrifice. Tâchons à présent de décrire brièvement la première de ces fêtes qui, depuis le retour de l’exil à Babylone, au 6ème siècle av. J.-C., jouaient un rôle capital.

La Pâque

La Pâque, appelée aussi fête des Azymes, se célébrait au printemps. Fête agricole qui, à la base, célébrait le début de la première moisson des orges, elle devint également par la suite la fête de la commémoration de la libération d’Egypte. Dans l’après-midi du 14 Nisan, les Juifs se rendaient au Temple avec un agneau. Ce jour-là, de manière exceptionnelle, c’étaient les chefs des familles et non les prêtres qui immolaient l’agneau, sans doute une survivance du temps où le sacrifice de Pâque n’était pas lié au Temple. Les prêtres quant à eux, récupéraient le sang de l’animal qu’ils allaient porter au pied de l’autel en signe d’offrande à Dieu. De retour à la maison, dont on avait fait disparaître toute trace de pain fermenté, l’agneau était rôti. Le soir venu, avait lieu le repas de fête où le vin coulait à flot. Chacun avait en effet quatre coupes de vin devant lui. Le père de famille prononçait alors la bénédiction sur le vin et sur le jour, pendant que les psaumes dits du Hallel (Ps 113-118) étaient chantés par toute la famille. Puis, les différents éléments du repas lui étaient présentés, à savoir l’agneau pascal, servi avec des herbes amères et des galettes de pain sans levain. Un dialogue au cours de sens des différents rites est expliqué, se nouait alors entre le père et le fils. En ce jour, tous devaient se sentir sauvés de l’esclavage. Ce repas mémorial, ouvrait à l’espérance et à la rédemption future. La fête se poursuivait ensuite durant toute une semaine, alternant célébrations au Temple, prières et réjouissances de toutes sortes.

Père Ludovic Nobel