CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Avr 02

Ils le déposèrent dans une tombe creusée dans le rocher

Les quatre évangélistes nous parlent de la sépulture de Jésus au soir du vendredi saint.

Essayons à présent de décrire brièvement les pratiques funéraires de l’époque.

Comme l’atteste l’évangile de Jean, le corps était minutieusement préparé avant d’être déposé dans un tombeau. Des aromates en poudre, la myrrhe et l’aloès, étaient déposés le long des bandes dont on entourait le corps, bras sanglés le long du buste, le tout enveloppé dans un drap plus ample, le linceul.

Le corps était ensuite déposé ainsi dans un tombeau. Il s’agissait souvent d’une grotte creusée dans le roc, composée de plusieurs chambres. Le corps du défunt y reposait sur un banc de pierre surélevé. La grotte était ensuite refermée à l’aide d’une pierre ronde pouvant être roulée. Pour des raisons de pureté rituelle, les tombeaux se trouvaient toujours en dehors de la ville. Ces détails concordent bien avec les informations délivrées par les différents récits évangéliques. Différentes grottes ont d’ailleurs été retrouvées près du Golgotha qui était une ancienne carrière de pierre.

Dans son évangile, Matthieu reproche aux pharisiens d’être comme des tombeaux blanchis (Mt 23, 27). Il se réfère ici au type de sépulture, réservée aux personnes d’humble condition. En effet, pour les personnes qui n’avaient pas les moyens de creuser une grotte dans le roc, la tombe se résumait à une simple fosse comblée de terre, que l’on recouvrait par la suite d’une couche de chaux blanche. Ce procédé rendait la tombe visible et permettait ainsi d’éviter de se souiller en marchant dessus.

Une fois la chair décomposée, il était usuel de déposer les os dans un ossuaire, sorte de coffre de pierre ou de céramique fermé par un couvercle. Celui-ci était en principe conservé à un autre endroit de la chambre mortuaire. Cette pratique avait l’avantage de permettre de réutiliser le tombeau pour d’autres défunts. L’évangile de Luc précise ainsi que le corps de Jésus fut déposé « dans une tombe taillée dans le roc où personne n’avait été mis » (Lc 23, 53).

Père Ludovic Nobel