Divers noms désignent ce lac dans la Bible : mer de Galilée, lac de Génésareth ou encore mer de Kinnereth, du nom d’une ancienne ville cananéenne qui dominait la plaine de Ginnosar. C’est à l’époque de Jésus qu’il prend le nom de la nouvelle capitale du Royaume d’Hérode Antipas, Tibériade, cité fondée en 18 ap. J.-C. en l’honneur de l’empereur Tibère. Situé à 210 mètres au-dessous du niveau de la mer, c’est un lac d’eau douce, d’une longueur de 21 kilomètres, d’une largeur pouvant atteindre les 12 kilomètres et d’une profondeur maximale de 48 mètres. Comme l’attestent les évangiles, il est sujet à de rapides et violentes tempêtes. Ses eaux sont très poissonneuses, tant et si bien que les noms de plusieurs bourgades qui le bordent nous renvoient à l’activité principale des habitants de cette région, à savoir la pêche. Ainsi, Sidon, l’actuelle Saïda, située sur la rive païenne du lac à l’époque de Jésus dont le nom signifie « la pêcherie » ou encore Bethsaïde, ville d’origine de Philippe, André et Pierre (Jn 1, 44) qui se traduit littéralement par « maison de la pêcherie ».
Niché dans une verdure luxuriante en harmonie avec l’ocre des pentes escarpées qui l’environnent, sa beauté étaient chantée par les rabbins d’autrefois qui disaient : « Dieu a créé sept mers, mais celle de Kinneret fait sa joie ». L’intégrité de cette nature semble d’ailleurs immuable tant et si bien qu’il est aisé de se représenter les scènes de la vie de Jésus qui s’y déroulèrent. C’est en effet sur les rives du lac, dans une bourgade appelée Capharnaüm, à l’ombre des palmiers et des eucalyptus que Jésus s’installe dès le début de son ministère. De là, il rayonnera à travers toute la Galilée et même au-delà. A l’époque de Jésus, il s’agissait d’un modeste village, constitué de simples maisons faites de pierres de basalte non taillées dont les toits étaient recouverts par de simples branchages liés par un enduit que l’on pouvait aisément écarter pour faire passer une civière (Lc 5, 19). Près de Capharnaüm, au bord du lac, se déroula l’essentiel du ministère de Jésus. C’est ici qu’il appela les disciples à devenir pêcheurs d’hommes (Mc 1, 16-20), qu’il enseigna les foules (Mt 5-7) et qu’il les nourrit (Mc 6, 30-44), qu’il marcha sur les eaux (Mc 6, 45-52) et qu’il apaisa la tempête (Mc 4, 35-41).
Père Ludovic Nobel
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