CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 05

« Je suis le bon berger. » (Jn 10, 14)

D’après Luc, ce sont des bergers qui furent les premiers destinataires de l’annonce de la naissance du Christ (Lc 2, 11). Tout au long des récits évangéliques, de nombreuses allusions sont faites au monde du berger et de ses brebis. Essayons à présent de donner quelques précisions à ce sujet. Le berger n’était en principe pas le propriétaire, mais le gardien de brebis qui lui étaient confiées par différentes familles. Durant la journée, il emmenait son troupeau paître sur des collines. Le soir venu, il les conduisait dans un enclos où plusieurs troupeaux se rassemblaient pour passer la nuit à l’abri des voleurs et des prédateurs. Le chapitre 10 de l’évangile de Jean nous renseigne bien sur la manière dont chaque berger venait récupérer ses bêtes le matin venu : «les brebis qui lui appartiennent, il les appelle, chacune par son nom, et il les emmène dehors. Lorsqu’il les a toutes fait sortir, il marche à leur tête et elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix.» (Jn 10, 3-4). Luc et Matthieu nous rapporte également tous les deux, l’épisode du berger qui part à la recherche de la brebis égarée (Mt 18, 12-13 ; Lc 15, 3-7) et cela s’explique très bien puisque tout berger devait rendre des comptes au propriétaire qui lui avait confié l’un ou l’autre animal.

Certains commentaires du récit de la nativité de Luc, relèvent que les bergers étaient des marginaux qui jouissaient d’une mauvaise réputation. Un passage de la tradition rabbinique va d’ailleurs dans ce sens puisque nous y lisons : « On ne doit pas enseigner à son fils le métier d’ânier, de chamelier, de barbier, de marin, de berger, de boutiquier, parce que ce sont des métiers de voleur » (mQiddushin 4,14). Toutefois, dans l’Ancien Testament, Dieu apparaît comme le berger de son peuple (Ps 23, Is 40, 10-11) et Jésus lui-même se présente comme le bon berger (Jn 10, 11).

Père Ludovic Nobel