À plusieurs reprises dans les évangiles, nous retrouvons Jésus enseignant à la synagogue que ce soit à Capharnaüm (Mc 1, 21 ; Lc 4, 31-37) à
Nazareth (Mc 6, 2 ; Lc 4, 14-30) ou ailleurs dans les villes et bourgades de Galilée (Mt 4, 23 ; Mt 9, 35). De même, les Actes des Apôtres nous présentent à plusieurs reprises les apôtres Pierre ou Paul prêchant dans des synagogues (Ac 17, 2-4). Si elles n’étaient pas une spécificité de la Galilée et qu’il en existait aussi en Judée et ailleurs, c’est toutefois en Galilée que nous retrouvons Jésus y enseignant. A Jérusalem, c’est au Temple que Jésus prodigua ses enseignements. Arrêtons-nous à présent sur l’histoire de ce bâtiment et sur le culte qui y était rendu.
A l’époque qui nous intéresse, si la plupart des Juifs montaient au Temple de Jérusalem, lors des fêtes de Pèlerinage à savoir, Pâque, la Pentecôte et les Tentes, le reste de l’année, la vie liturgique se célébrait à la synagogue que ce soit en Palestine ou dans les différentes colonies juives.
Etymologiquement, le terme “ synagogue ” signifie ecclesia c’est-à-dire assemblée ou le peuple des croyants. C’est dans ce sens que ce terme est utilisé dans la Septante (1 M 2, 42), la traduction grecque de la Bible juive (Ancien Testament). Avec le temps et par extension, le mot finit par désigner l’édifice où les fidèles se rassemblent pour le culte.
L’origine de la synagogue en tant que lieu de culte remonte sans doute à l’époque de l’exil à Babylone (587-538 av. J.-C.). Le culte officiel au Temple n’étant plus possible, les croyants décidèrent alors de se rassembler là où ils étaient pour raviver leur foi et nourrir la conscience d’appartenir au peuple élu. D’autres chercheurs, lient l’apparition de la synagogue au réveil religieux qui accompagna la révolte maccabéenne (164 av. J.-C.). Quoi qu’il en soit, à l’époque de la rédaction du Nouveau Testament, la construction de synagogue était devenue habituelle. En Palestine, les fouilles archéologiques ont mis à jour trois synagogues datant du premier siècle de notre ère, à Gamla, à Massada et à l’Hérodium. La qualité exemplaire de leur construction explique sans doute leur préservation. La superbe synagogue blanche l’on peut visiter à Capharnaüm date quant à elle du 4ème ou 5ème siècle de notre ère. Toutefois, les fouilles ont montré qu’elle a été construite sur l’emplacement de la synagogue de basalte noire fréquentée par Jésus et ses disciples (Mc 1, 21).
Ainsi, il est probable que presque chaque village possédait sa synagogue et qu’ils s’en trouvaient plusieurs dans les villes. Selon une tradition rabbinique la Jérusalem d’avant l’an 70 de notre ère, aurait compté jusqu’à 480 synagogues. Notons encore que l’institution de la synagogue se développa beaucoup au cours du second siècle de notre ère, à la suite de la destruction du second Temple.
Père Ludovic Nobel
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