Ils n’ont plus de vin (Jn 2, 3)
Selon l’évangile de Jean, c’est lors d’un mariage à Cana, ville située à quelques kilomètres de Nazareth que Jésus accomplit son premier signe ou miracle. Alors que le vin venait à manquer, Jésus, à la demande de Marie sa mère, changea en vin l’eau contenue dans des jarres destinées aux purifications (Jn 2, 1-12). Arrêtons-nous à présent sur les us et coutumes liées à la pratique du mariage à l’époque du Nouveau Testament.
De manière générale, l’on se mariait jeune en Orient, vers l’âge de dix-huit ans pour le garçon et entre douze et treize ans pour la fille. C’est dans le cercle de famille ou du clan, que les pères, responsables du mariage de leurs enfants, cherchaient suffisamment tôt un conjoint pour leur fils ou leur fille. Les négociations entre pères visaient à l’élaboration d’un contrat qui fixait notamment le montant du mohar ou de la dot. Le mohar était considéré comme une compensation versée à la famille de la fiancée. Si, les futurs mariés ne choisissaient en principe pas leur futur conjoint, ils étaient invités à exprimer clairement leur volonté et à donner leur consentement. Dès que l’accord au sujet du mohar était conclu, les jeunes gens pouvaient légalement se marier. Toutefois, ils n’étaient pas toujours en âge de le faire. Aussi, on prit l’habitude de distinguer deux moments dans l’union conjugale : les fiançailles ou l’engagement légal et le mariage.
Les fiançailles ou l’engagement
Les fiançailles constituaient l’étape essentielle du mariage. Cette cérémonie de demande en mariage, au cours de laquelle le fiancé signait le contrat par lequel il s’engageait à nourrir, habiller et assurer le logement de sa fiancée, se déroulait chez le père de la jeune fille. C’est également à cette occasion qu’il versait le mohar ou dot à son futur beau-père. Les fiançailles constituaient ainsi un véritable engagement légal, qui ne pouvait être rompu qu’en cas de répudiation. Elles duraient en principe une année ou jusqu’à ce que les jeunes gens soient en âge légal de se marier. Durant cette période, le fiancé mettait de côté l’argent nécessaire pour couvrir le coût du banquet nuptial. Quant à la fiancée, elle préparait ses vêtements et son trousseau. Tant que le mariage n’était pas célébré, les relations sexuelles entre fiancés étaient interdites et la fiancée continuait d’habiter chez son père. Si la jeune fille commettait un acte considéré comme adultère durant le temps des fiançailles, elle était punie et risquait de se voir répudier par son fiancé. La répudiation était le seul moyen de dégager les fiancés de leurs liens. Selon l’évangile de Matthieu, il semble que Joseph ait envisagé de répudier Marie, quand il apprit qu’elle était enceinte alors qu’ils n’étaient pas encore mariés (Mt 1, 19).
Le mariage et le banquet nuptial
Le temps des fiançailles passé, avait lieu le mariage qui marquait le début de la cohabitation entre les fiancés. A l’époque de Jésus, il ne comportait aucune cérémonie civile ou religieuse mais se concentrait autour du banquet nuptial. Le maître du repas dont il est question dans l’évangile de Jean (Jn 2, 8) était un notable du village à qui l’on demandait de présider le festin des noces. C’est à la nuit tombée que commençait la fête. Un joyeux cortège conduisait la fiancée de la maison de son père jusqu’à celle de l’époux. Là, elle prenait place sous le dais, entourées d’amies tenant des lampes allumées. On échangeait alors les serments, prononçait une bénédiction sur une coupe de vin et l’on remerciait le Seigneur pour ses bienfaits. Le banquet était alors servi et le vin coulait à flots. Pendant toute une semaine encore, se poursuivaient les noces dans la danse, les chants et un esprit de fête.
Père Ludovic Nobel
Comments are closed.