Après avoir traité des factions sadducéennes, pharisiennes et esséniennes, nous concluons notre étude des différents partis religieux du judaïsme par un bref article sur les zélotes.
Les zélotes étaient une secte consacrée à la défense de la Loi et de la vie nationale juive. Leur nom zélote venant du grec zèlos, signifiant « être passionné pour », les caractérise très bien. L’origine de ce mouvement remonte à la révolte qu’un certain Judas le Galiléen mena en 6 ap. J.-C. contre le recensement organisé par Quirinius, légat de Syrie. Si à l’origine leur influence se limitait à la Galilée, elle gagna la Judée et Jérusalem dans les années qui précédèrent la chute du Temple.
S’opposant à la domination de Rome, ville idolâtre, ils fomentèrent maintes révoltes. Leur dessein était de lutter farouchement contre toute domination étrangère et ils se sentaient investis de la mission de purifier la Terre d’Israël. En effet, selon leur pensée, si Dieu avait donné une terre à son peuple, il n’y tolérait aucune transgression ou impureté. Ils étaient particulièrement attentifs au respect de la Loi et la sainteté du Temple, deux institutions voulues par Dieu. A leurs yeux, les pharisiens étaient trop conciliants avec Rome et les sadducéens des traîtres qui ne pensaient qu’à leur propre intérêt.
Tous les moyens leur paraissaient bons pour parvenir à leur fin, à savoir la purification d’Israël. Les plus extrémistes d’entre eux étaient connus sous le nom de sicaires. Dissimulant un petit poignard (sicarius en latin) sous leur manteau, ils frappaient les traîtres juifs qui collaboraient avec les Romains et les païens qui souillaient la terre d’Israël. Ils étaient persuadés que par leurs actes de violences, ils hâtaient la venue du Règne de Dieu et du Messie.
Les derniers zélotes, retranchés à Massada, préférèrent se donner la mort, plutôt que de se rendre au général romain Sylla qui prit la forteresse en 73 ap. J.-C.
La question des liens entre Jésus et les zélotes est débattue. Certains pensent que Jésus avait certaines sympathies pour ce mouvement. L’évangéliste Luc mentionne ainsi qu’un de ses disciples s’appelait Simon le zélote (Lc 6, 15 ; Ac 1, 13). Notons toutefois, que Marc et Matthieu le désignent quant à eux comme Simon le Cananéen (Mt 10, 4 ; Mc 3, 18), qu’il faudrait traduire comme Simon le marchand. Quoiqu’il en soit, Jésus n’a jamais eu recours à la violence contre ses adversaires durant son ministère. Il demanda ainsi à Pierre de ranger le glaive avec lequel il menaçait Malchus (Jn 18, 11). Il prit par ailleurs des distances avec les attentes messianiques politiques de ses contemporains, selon lesquelles le Messie devait chasser l’envahisseur et rétablir l’antique Royaume de David.
Père Ludovic Nobel
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