CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Sep 09

La Croix

Chaque année, le 14 septembre, nous célébrons la fête de la croix glorieuse. Cette fête nous rappelle que c’est par la croix que la vie a vaincu la mort. Et, c’est à ce titre que nous pouvons dire que la croix est glorieuse. Toutefois, à l’époque de Jésus, elle ne représentait rien de glorieux, loin de là. Vers l’an 70 de notre ère, Cicéron décrit le supplice de la Croix comme étant «le plus cruel et le plus infâmant qu’on inflige à des esclaves» (Contre Verrès 5, 64).

Pour les Romains, la croix était un supplice réservé aux étrangers et aux esclaves. Pour décrire la crucifixion, Tacite, vers 110 de notre ère, emploie l’expression «le supplice des esclaves» (Annales IV, 11,3). A l’origine, le terme « croix » (crux en latin) désigne un poteau vertical sur lequel on attache ou on cloue un homme. Cette partie verticale demeurait plantée en terre en permanence. Le supplicié, tel Jésus, portait la partie horizontale depuis le lieu de la condamnation. Les deux parties étaient alors rassemblés soit en forme de T (crux commissa) soit en forme de ce que nous appelons aujourd’hui la croix latine à quatre branches (crux immissa). Les clous étaient enfoncés dans les poignets, plutôt que dans les paumes des mains qui se seraient déchirées.

La mort était généralement lente à venir, car elle n’était généralement pas provoquée par les blessures mais par asphyxie. Certains crucifiés résistèrent ainsi plusieurs jours avant de mourir. La fracture des jambes du supplicié était considéré comme une clémence, puisqu’elle provoquait une asphyxie rapide et abrégeait ainsi les souffrances du crucifié.

Ce rapide survol nous rappelle l’humiliation de celui qui subissait un tel châtiment. Ce symbole honteux est néanmoins le lieu originaire de la foi chrétienne.

Père Ludovic Nobel