Aimer, c’est s’acquitter de la seule dette qui ne s’éteint jamais : celle de la charité. L’amour véritable ne réclame rien, mais il accomplit tout ; il éclaire la route du disciple et purifie son cœur. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous rappelle que suivre Jésus, c’est consentir à cet amour exigeant, jusqu’au renoncement de soi.
Aimer, la seule dette qui rend libre
Dans sa lettre aux Romains (Rm 13, 8-10), saint Paul écrit :
« N’ayez de dettes envers personne, sauf celle de l’amour mutuel ; car celui qui aime les autres a accompli la Loi. »
Par ces mots, Paul enseigne aux premières communautés chrétiennes que l’amour est l’accomplissement vivant de la Loi. Toutes les règles, tous les préceptes trouvent leur sens dans ce mouvement d’amour qui vient de Dieu.
Aimer, c’est entrer dans l’agir du Christ lui-même, dans sa manière de donner et de se donner. Dans la lumière de l’Enfant de Bethléem, cela signifie vivre la simplicité de celui qui n’a rien, mais qui possède tout en aimant. L’amour mutuel devient la vraie richesse, la seule dette qui ne lie pas mais libère.
Renoncer pour aimer vraiment
Dans l’Évangile selon saint Luc (Lc 14, 25-33), Jésus s’adresse aux foules :
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère… et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »
Ces paroles, dures en apparence, révèlent une vérité profonde : suivre le Christ exige la primauté de l’amour de Dieu sur tout autre attachement.
Renoncer, dans l’Évangile, n’est pas mépriser, mais ordonner son cœur.
Jésus lui-même a vécu ce dépouillement total : il a quitté la gloire du Père pour venir à Bethléem, pauvre parmi les pauvres, et il a porté la croix pour nous aimer jusqu’au bout. Le disciple est donc invité à cette même liberté intérieure : aimer plus que posséder, servir plus que dominer, préférer le Christ à tout.
L’amour humble de l’Enfant de Bethléem
Dans notre spiritualité, l’amour n’est pas un effort moral, mais une participation à la vie de Dieu. L’Enfant de Bethléem ne commande pas, il attire ; il ne possède rien, mais il donne tout. Vivre selon son esprit, c’est accueillir la petitesse comme un lieu de fécondité : là où s’éteint la volonté de puissance, naît la joie du service.
Dans la famille missionnaire de Bethléem, aimer signifie :
- faire la volonté du Père avec simplicité,
- servir sans chercher à briller,
- être lumière dans l’obscurité du monde.
« Oui, Père ! » — ce mot résume toute la vocation de l’amour chrétien.
Cheminer vers la joie du don
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous appelle à aimer concrètement. Peut-être en pardonnant, en accueillant, en partageant ce que nous avons. Peut-être en acceptant la croix qui s’invite dans nos vies, comme une école de confiance et de paix.
Si nous laissons le Christ aimer en nous, nos relations deviennent chemins de lumière ; notre vie, une offrande simple et féconde. Aimer, c’est notre mission : une mission qui commence à Bethléem et s’étend jusqu’aux périphéries du monde.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
toi qui t’es fait pauvre à Bethléem pour nous enrichir de ton amour,
fais grandir en nous la flamme de la charité.
Apprends-nous à aimer sans calcul,
à préférer ta volonté à nos attachements,
à servir nos frères dans la joie des enfants de Dieu.
Que notre vie, humble et donnée,
soit une lumière au cœur du monde.
Amen.
Références bibliques
- Rm 13, 8-10
- Lc 14, 25-33
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations
et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !”
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 5 novembre 2025.
Pour méditer
- Savons-nous reconnaître dans nos relations quotidiennes cette dette d’amour qui seule rend vraiment libres ?
- Qu’est-ce que le Seigneur nous invite à laisser ou à renoncer aujourd’hui pour ouvrir notre cœur à un amour plus grand ?
- Comment l’Enfant de Bethléem nous enseigne-t-il, dans nos fragilités, la force tranquille de la douceur ?






























Comments are closed.