Aujourd’hui, nous fêtons saint Matthieu, apôtre et évangéliste.
Dans l’évangile, Matthieu nous raconte lui-même sa conversion et cet événement a été magnifiquement mis en scène par le Caravage, pour la chapelle Contarelli de l’Église Saint-Louis des Français à Rome. Maniant le clair-obscur avec talent, il rappelle ainsi l’ombre qui régnait dans la vie de Matthieu, jusqu’à ce que jaillisse soudainement la lumière du Christ:
«“Suis-moi.” [Laissant, tout] l’homme se leva et le suivit.» (Mt 9, 9)
Pour suivre librement le Christ, Matthieu se met en mouvement et accepte de rompre avec son passé et ses habitudes.
Avec Matthieu, s’adjoint au groupe des Douze un homme totalement différent des autres apôtres, tant par sa formation que par sa position sociale et sa fortune. Son père lui avait fait faire des études d’économie pour pouvoir fixer le prix du blé et du vin, des poissons que Pierre, André et les fils de Zébédée devaient lui apporter.
Comme collecteur d’impôts, Matthieu était au service du roi Hérode, maître de la Galilée, un roi haï que le Nouveau Testament nous présente comme adultère, assassin de Jean-Baptiste et se moquant de Jésus le Vendredi Saint.
La conversion surgit ainsi soudainement dans la vie de Matthieu, comme une véritable libération, ainsi que l’illustre le banquet auquel il invita publicains et pécheurs. Ce fut sa manière de prouver sa reconnaissance au Maître d’être sorti d’une situation misérable et d’avoir trouvé le vrai bonheur, d’avoir enfin trouvé la lumière.
Saint Bède le Vénérable écrit, en commentant la conversion de saint Matthieu:
«La conversion d’un collecteur d’impôts donne un exemple de pénitence et d’indulgence à d’autres collecteurs d’impôts et pécheurs (…). Dès le premier instant de sa conversion, il attire à Lui, c’est-à-dire au salut, tout un groupe de pécheurs.»
La conversion de Matthieu manifeste aussi la miséricorde de Dieu comme l’indique la réponse de Jésus face aux critiques des pharisiens:
«Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» (Mt 9, 13)
Laissons-nous, nous aussi aujourd’hui, surprendre par Dieu. Laissons-nous surprendre par sa lumière qui fait irruption soudainement dans notre vie. Aujourd’hui, le Seigneur nous dit: Viens suis-moi!
À nous de discerner, à la lumière de la foi, de l’Évangile, ce que nous avons à quitter pour le suivre: une tristesse peut-être, un sentiment de jalousie ou de rancœur, un manque de générosité ou de patience.
Amen.
Ep 4, 1-7.11-13 / Mt 9, 9-13
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus sortit de Capharnaüm
et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu,
assis à son bureau de collecteur d’impôts.
Il lui dit:
«Suis-moi.»
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison,
voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples:
«Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs?»
Jésus, qui avait entendu, déclara:
«Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie:
Je veux la miséricorde, non le sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 21 septembre 2024.
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