CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Fév 18

Saints et justes

Lectures du dimanche 19 février 2023

«Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.» (Mt 5, 44-45)

L’évangile d’aujourd’hui se situe dans le cadre du sermon sur la montagne, où Jésus formule la charte du Royaume des cieux. Celle-ci est l’idéal de vie du chrétien, comme l’illustrent les différentes lectures de ce jour : «Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.» (Lv 19, 2), «Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.» (Mt 5, 48) ou encore ces mots de Saint-Paul «Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?» (1 Co 3, 16) La barre est placée très haut, non pas pour nous décourager mais pour nous signifier que nous devons chercher à réaliser notre idéal avec le Christ, qui pouvait affirmer en toute vérité : «Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.» (Jn 6, 38)

Les exigences que Jésus ne rappelle aujourd’hui concerne avant tout l’amour du prochain, même si la loi du talion marque déjà un progrès social par rapport à des mesures antérieures, ou les règlements de comptes se passaient dans l’anarchie et une violence aveugle. Toutefois, Jésus déclare que cette loi du talion doit être dépassée et demande la non-réciprocité dans l’attribution des torts et des dommages. Il ne signifie pas que la Société est dispensée de de veiller à la justice et au besoin de la rétablir mais il incombe au chrétien de ne pas se venger, c’est-à-dire de rendre dommage pour dommage.

Pour nous le faire comprendre, Jésus se sert des comparaisons du manteau et de la gifle. Ces comparaisons nous étonnent au premier abord et semblent favoriser l’injustice. Si nous n’en saisissons pas l’esprit, elles paraissent nous réduire à une affligeante passivité. En témoigne l’attitude de Jésus, qui ne demande pas aux soldats du tribunal de Caïphe de le gifler une seconde fois, mais bien au contraire, il proteste et clame dignement son innocence. À nous, un comportement similaire est demandé : ne pas se venger, car vouloir se rendre justice soi-même risque souvent de conduire à l’injustice.

Lv 19, 1-2.17-18 / 1 Co 3, 16-23 / Mt 5, 38-48