Marcher dans la lumière de Dieu, c’est accueillir avec gratitude son œuvre dans nos vies, ses conseils dans nos nuits, et son regard qui guérit nos aveuglements.
La gratitude d’un pécheur aimé
Paul écrit à Timothée avec une humilité désarmante. Lui, le persécuteur devenu témoin du Christ, proclame :
« Moi qui étais jadis blasphémateur, persécuteur, violent… j’ai trouvé miséricorde. » (1 Tm 1, 13)
Paul ne célèbre pas sa conversion comme un exploit personnel, mais comme l’œuvre de la grâce. En cela, il devient notre frère : combien de fois nos erreurs, nos fautes même graves, ne nous empêchent-elles pas d’être appelés et envoyés ?
Dieu n’est pas découragé par nos ténèbres. Il les traverse pour nous appeler à nouveau.
Le chant de celui qui écoute Dieu dans la nuit
Le psalmiste exulte :
« Tu m’apprends le chemin de la vie ; devant ta face, débordement de joie ! » (Ps 15, 11)
Nous aussi, nous avons été guidés dans les nuits de doute, éclairés par une Parole, un visage ami, une prière discrète.
La joie de Dieu n’est pas l’éclat d’un moment euphorique, mais la paix d’un cœur en dialogue avec le Père. Le Seigneur, doux conseiller, est fidèle compagnon de route. Il est la lumière discrète qui se faufile dans les jours ordinaires.
Jésus guérit nos aveuglements
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?… Enlève d’abord la poutre de ton œil… »
Ce passage, si connu, nous bouscule. Nous voyons si vite les failles chez les autres, et si mal nos propres égarements. Mais Jésus ne juge pas, il veut nous rendre la vue. Il nous appelle à regarder d’abord vers lui, puis vers notre cœur, avec la lumière qu’il y a déposée.
La poutre que Jésus nomme, c’est parfois notre orgueil spirituel, notre prétention à savoir, à diriger, à juger. Mais l’enfant de Bethléem, dans sa petitesse, ne juge pas. Il accueille, il révèle, il convertit par la lumière silencieuse de sa présence.
Dans l’esprit de l’Enfant de Bethléem
Notre spiritualité naît dans l’humilité de la crèche. Là, Dieu choisit de ne pas voir nos fautes comme des obstacles, mais comme des lieux où sa lumière peut entrer. Il ne s’impose pas comme un guide autoritaire, mais comme un enfant vulnérable, joyeux d’être parmi nous.
L’évangile de ce jour devient alors une invitation à nous laisser guider par cette lumière douce, à retrouver notre cécité spirituelle, et à demander à l’Enfant-Dieu d’éclairer nos ténèbres. Aujourd’hui, rendons grâce pour les conseils divins reçus dans le silence, les guérisons invisibles de nos cœurs aveugles, les appels à regarder nos limites avant celles des autres.
Demandons la grâce d’un cœur qui voit avec justesse, non pour juger, mais pour aimer mieux. Recherchons le visage du Christ, et devant lui, laissons éclater notre joie.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Toi qui guéris nos regards malades,
ouvre nos yeux à la lumière de ta présence.
Donne-nous un cœur humble,
capable de reconnaître ses limites
et d’accueillir les autres sans jugement.
Fais de nous des témoins joyeux de ta clarté,
dans l’esprit de Bethléem,
là où tu as choisi de naître, si proche de nous.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples en parabole :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;
mais une fois bien formé,
chacun sera comme son maître.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,
tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère :
“Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”,
alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 12 septembre 2025.
Références bibliques
- 1 Tm 1, 1-2.12-14
- Lc 6, 39-42
Pour méditer
- Quelles sont les « poutres » dans mon regard qui m’empêchent d’aimer en vérité ?
- Quelle lumière Dieu m’a-t-il donnée dans mes nuits ces derniers temps ?
- Ai-je confiance que Dieu peut faire de mes failles des chemins de joie ?
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